mercredi 2 octobre 2013

De Buenos Aires à Piriapolis




Vendredi 27 septembre. De nouveau RAS. Les petites bricoles à bord sont terminées, nous avons même récupéré et installé les voiles (non, nous n’avons pas du installer l’artimon à la place de la trinquette), et voilà que le vent se met à tourner et nous rend la tâche difficile pour sortir de ce fichu delta du Rio de la Plata !
Bien sûr il faut encore faire le plein de fioul, les courses alimentaires, et les formalités de sortie, ce qui nous prendrait maximum deux jours, mais le vent tourne déjà ce soir et ce sera encore pire lundi, jour où nous pourrions être fin prêts au départ. Alors nous verrons bien à quelle sauce nous nous mangerons.
Nous avons abandonné l’idée d’aller visiter les chutes d’Iguatsu car vraiment trop lointaines, mais n’excluons pas une petite incursion dans le delta, soit avec le bateau  (le problème c’est le tirant d’eau), soit avec l’annexe (le problème c’est la pluie qui s’annonce).
Une chose est sure, la patience ne fait pas partie de mes qualités premières !  C’est un terrain sur lequel Gab me bat à plate couture (sauf en ce qui concerne les douaniers), et comme du haut de mes cinquante-deux ans j’ai quand même acquis un poil de sagesse,  je m’en remets à son jugement. 
C’est farci de beaux oiseaux ici, mais ils sont farouches  et je n’arrive pas à les photographier quand ils se posent sur le pont ou le gréement. 






Dimanche 29 septembre. Ca y est, le départ se rapproche ! Le plein de fioul est fait, reste le plein d’eau, les formalités de sortie et les courses. Malheureusement, il pleut à torrent ce matin et même moi, qui suis pressé de bouger, n’ai aucune envie de sortir du bateau pour aller me faire tremper ! Il semblerait qu’une petite fenêtre météo se dessine à l’horizon pour tenter une sortie du delta entre lundi et mercredi. Après, ça sera du vent contraire jusqu’à dimanche prochain au moins. J’espère que d’ici là nous serons loin et aurons gagné du nord pour trouver un peu plus de chaleur.
Sinon hier soir j’ai quand même réussi à faire des grillades avec les 6 francophones que nous sommes à la marina. On commence un peu à se sentir chez soi ici. La marina fait patrie d’un grand club avec plein d’activités sportives (tennis, foot, piscine, rugby, hockey sur gazon, aviron et j’en passe). Il y a des parcs, des restos et des barbecues un peu partout. On a presque envie de devenir membre du club, mais ce n’est pas bon pour celui qui veut bouger car il risque de rester scotché ici !                                     
Mardi 1 octobre. Hier, journée de m…. !
On s’était pourtant bien organisé avec Gab, pour pouvoir partir dans la journée et avec la marée haute. Lui devait faire les formalités de sortie (chose à laquelle un capitaine est normalement habilité) et moi, je devais partir récupérer quelques sous que le réparateur de voiles nous devait. Chose que je me suis empressé de faire, puisque j’ai claqué tous mes euros en liquide et pas encore acheté des cigarettes qui seront plus chères ailleurs qu’en Argentine.
Une fois mes emplettes faites (il m’a fallu faire au moins 6 bureaux de tabac avant d’avoir ma dose pour le voyage), je pédale comme un fou pour rejoindre Gab au bateau pour partir. Malheureusement, je le croise en ville avec de mauvaises nouvelles : Il n’a pas pu faire la sortie, parce que ces chers officiers de douane tenaient absolument à voir ma gueule !
Comme nous sommes fatigués de pédaler tous les deux, nous décidons d’abord de boire un coup et ensuite de faire la vidange du moteur de Corcovado qui en avait de toute façon besoin. Vidange faite, c’est l’heure de manger. Allez, un dernier bon repas au resto et nous repartons à l’assaut des autorités.
L’immigration, ça se passe bien, la douane, ça commence à faire un peu long mais ça se fait quand même, la préfecture maritime ça ne le fait plus du tout ! On a beau palabrer pendant une demi-heure, ils ne veulent pas nous faire notre fichu papier, car le bateau est à San Fernando et que là on est à la préfecture de Tigre ! Pourtant, ils nous ont bien fait le papier d’entrée ces couillons !
Bref, rien à faire nous sommes quittes pour pédaler jusqu’à la préfecture de San Fernando. Là-bas, ça le fait encore moins, car ils veulent inspecter le bateau concernant les équipements de sécurité ! Ils nous font poireauter une heure avant qu’il n’y ait un mec « compétent » qui s’y pointe pour partir en voiture au bateau. L’inspection se passe heureusement bien (de toute façon le mec n’y entend que dalle à la navigation) et le Gab a su se contenir. A part ça, il est quand même 6 heures du soir et la marée haute est passée depuis belle lurette ! On est bon pour passer une nuit de plus à la marina ! Alors on se fait encore une bonne dernière bouffe, cette fois-ci, sur le bateau des copains, en se jurant de partir à l’aube le lendemain.
Chose dite, chose faite ! Nous nous levons même une heure trop tôt, car il vaut mieux attendre le levé du jour pour sortir avec toutes les bouées et bancs de vase qui nous attendent à la sortie.
Il fait froid et il y a une brume très épaisse (tellement épaisse qu’on se paye une bouée – à part une petite rayure sur la peinture du Corcovado, pas d’autres dégâts), mais nous réussissons  quand même à passer avec angoisse les haut fonds sur lesquels nous étions restés tanqués à l’aller (parfois avec moins de 10 cm d’eau sous la quille) !
Tellement contents d’être sortis de là, nous mettons toute la toile (grande voile, artimon, génois et, puisque on a envie de s’amuser, le spi) ! Il faut dire qu’il y a très peu de vent et que la mer et calme. Au bout de 2 heures, nous sommes même obligés de remettre le moteur, car on avance qu’à 4 nœuds sans. Mais ça ne fait rien, je suis enfin sur mon élément !
A midi, je me suis fait mon premier repas de marin : une boite de Sardines avec de oignons crus et de la sauce piquante. Croyiez moi, ça valait tous les repas au resto réunis ! A l’heure que je vous parle, même le soleil fait son apparition.
Sinon, pour te situer, cher lecteur, nous faisons cap vers Montevideo et peut être au-delà, si le cœur nous en dit, car pour le moment, on fait de l’est-sud-est pour sortir de l’embouchure du Rio de la Plata, et ce qu’on veut, c’est gagner du nooooord pour avoir plus chaud ! Et du nord, on pourra en prendre qu’après Montevideo. Autre argument en défaveur de la capitale uruguayenne est le fait que nous n’étions pas tout à fait en règle lors de notre dernier passage dans ce pays et, encore quelque peu échaudés par notre expérience d’hier, nous aimerions nous passer des formalités administratives, en accostant que tout à fait au nord du pays, près de la frontière brésilienne, là où il n’y a plus de bureaucrates. Nous verrons bien.
Jusqu’à Montevideo, il y a  encore 10 heures de nav (Heure d’arrivée prévue, si tout va bien : 2h du matin). Jusqu’à la frontière brésilienne, il y a environ 24h de plus, si le vent ne forcit pas un peu. De plus, il faudra faire des quarts, car en longeant la côte, on croise pas mal de bateaux, bouées, haut fonds et autres obstacles de toute sorte.
Voilà, les dernières nouvelles (c’est fou ce qu’on a le temps d’écrire en navigant) !
Le soleil est vraiment sorti, je m’en vais enlever mes chaussettes de ski et essayer le matériel de pêche à la traine du Gab. 
El capitan sur le pont en train de déguster son premier coucher de soleil en mer depuis … un certain temps
Mercredi 2 octobre. Finalement nous optons pour une solution intermédiaire entre la frontière brésilienne et Montevideo, et nous nous arretons dans le petit port de Piriapolis (et oui, c’est en Urugay) à 8h du matin, parce que il n’y a vraiment plus de vent. Mal nous en prend pour plusieurs raisons : 
Premièrement la douane et tout le reste, ça existe aussi ici ... Ils sont plus sympas, mais c’est payant et ça prend quand même du temps.
Deuxièmement parce que c’est une station balnéaire et qu’on est en hiver ! Carnon au mois de janvier quoi !
Pour vous dire, on a du mal à trouver un bistrot ouvert avec une connexion WIFI en plus, pour vous envoyer la présente missive. Bref, dès que le vent le permettra on se tire de là et ça a intérêt à être bientôt, sinon je pète un plomb !
Toto devant la seule bâtisse de Piriapolis quelque peu remarquable. Le reste, c’est genre Costa Brava, en pire
Le Corcovado devant les plages de sable blanc très fin et enfin sous le soleil !

Laissons-leur au moins ça à Piriapolis, on est en T-shirt sur la terrasse d’un café en train de vous écrire ...


1 commentaire:

  1. Finalement vous avancez assez vite. Dites bonjour à Gwendal de notre part si vous le croisez. Bonne nav.

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