lundi 31 mars 2014

30.03.14 Dimanche Passage de l'equateur

Bon ca fait quelques jours que je n'ai pas ecrit, et pour cause, il n'y avait pas grand-chose a raconter. Effectivement, depuis 4 jours nous marchons au moteur, car il n'y a pas un pet de vent. On ne pensait pas le potonoir si etendu ! Bien sur ca fait une mer d'huile, juste avec une houle tres calme, qui, coup de chance pour une fois, nous pousse du sud vers le nord, ce qui est tres beau ( les nuages et les etoiles se refletent dans l'eau), mais a la longue un peu ennuyeux. Seul divertissement en 4 jours : Une baleine solitaire, qui a croise notre route et plongee quand on s'est approche de trop pres, deux troupeaux de dauphins, qui n'ont pas pris la peine de venir voir le bateau, et la peche qui continue, a la traine cette fois, nous avons attrapes des Bonites et on s'est regale avec un sachimi tout frais- meilleur il n'y a pas.
Nous nous disons souvent que nous plainions les marins d'autrefois, qui sans moteur, restaient plantes la pendant des semaines ou des mois ! En plus, hormis le manque d'air, il fait tres humide et une chaleur difficilement supportable. Dans la boite de ferraille qu'est le Corco, a midi s'est intenable, et dehors les voiles ne font pas d'ombre. Il y a juste le petit vent de 6 nœuds, que nous creons de par notre deplacement moteur. Alors on a le choix de cuire au four (a l'interieur) ou a la poile (sur le pont).
Pour le passage de l'equateur on a quand même eu un peu d'animation. On etait la tranquille après le sashimi du soir en train de siroter notre whiskey, achete a prix d'or a l'Ascension, expres pour feter le passage de l'equateur, en nous disant que ca ne sera pas le moment le plus memorable de notre periple, quand a 9h30 du soir a un petit mille de l'equateur, devinez quoi, les marins d'autrefois, ca vous aide ?, eh oui, le moteur s'arrete !!! Alors la on et dans le petrin. Sans moteur on peut mettre un mois a passer l'equateur ! Differentes causes sont envisagees, du filet derivant pris dans l'helice au manque d'huile dans l'embrayage hydraulique. Dans un premier temps nous decidons de refaire le plein d'huile de l'embrayage, car plonger de nuit sans lumiere sous le bateau en plein milieu de l'ocean, ca ne nous dit trop rien. Le plein d'huile refait, le moteur redemarre deux fois mais finit par s'etouffer  Mince ce n'est pas ca ! Finalement Gab a la bonne idee de regarder les filtres a carburant, qui ont l'air effectivement bouches. Alors, changement de filtres (il y en a plus a bord, il ne faut pas que cela se reproduise) et c'est reparti pour un tour ! Le moteur redemarre, ronronne et n'a pas l'air de vouloir s'etouffer.
Nous remontons dans le cockpit pour reprendre le frais (dans le compartiment moteur on degouline même de nuit) et pour voir si le moteur tient, tout en se buvant une biere (il faut bien s'hydrater), quand on s'apercoit, en regardant les instruments de navigation, qu'on a passe l'equateur en derivant pendant la panne ! Bon ca vaut bien un deuxieme whiskey, surtout que le moteur a l'air de vouloir tourner. Après ca, gros dodo bien merite, sans autre incident jusqu'au lendemain matin.
Aujourd'hui donc, rien a change : toujours pas de vent, mer plate, chaleur, pas de grain en vue et chose surprenante, houle toujours du sud (on a rien contre, ca nous pousse dans la bonne direction). La par contre on est bien contents, car on sait que les premiers vents qu'on rencontrera seront contraires, et plus on montera vers le Cap Vert, plus ils seront forts, donc plus tard ca arrive, mieux c'est.
Ah si, il y a une chose qui a bien changee, c'est le sens de rotation  du tourbillon dans l'evier !

jeudi 27 mars 2014

27.03.14 Mercredi Ca y est, la malédiction de Poseidon est rompue !!!

Figurez vous qu'en allons voir le mec qui doit nous aider à faire le plein de fioul, nous nous apercevons qu'il vend des fusils et par conséquent des flêches ! 
Mais parlons d'abord du fioul. Oui, nous avons reussi a faire le plein, le trop plein même, mais au prix de quel effort ! Même le vieux loup de mer de Gab n'avait jamais vu ca, même en Afrique. En fait on nous a simplement emmené le fioul sur le quai, perché à 10 mètres de haut. De là, il a fallu remplir des bidons de 20 litres (5 à chaque voyage de notre petit zodiac) et se débrouiller tout seul ! Pas d'autre moyen de faire, ils font tous comme ça ici, c'est à dire qu'il a fallu descendre les bidons à la main en suivant l'escalier raide jusqu'au niveau de la mer (niveau assez aléatoire qui monte et descend de 4 mètres à chaque vague), pour ensuite les charger dans le zodiac, qui non seulement monte et descend, mais qui avance et recule.
La solution : un sur le quai qui passe les bidons au bon moment et un dans le zodiac qui essaye de le maintenir près du quai avec une corde dans une main, et d'attraper les bidons de l'autre. 
Une fois les 5 bidons chargés, le zodiac est plein à ras bord, faut encore que je saute dedans ou plutot sur les bidons, qui commencent déjà à être glissants et on est seulement au premier voyage, et c'est parti pour rejoindre le Corco au mouillage  à 500 mètres de là. Arrivés au Corco, il faut décharger les bidons, pour ca on se débrouille pas trop mal en les hissant un par un avec une drisse, et ensuite transférer le fioul dans les reservoirs et c'est là que le véritable plaisir commence ! Les bidons n'ont pas de bec verseur et en guise d'entonnoir on a decoupe une bouteille plastique. Gab souleve le bidons et verse, tandis que moi, je reste debout dans le zodiac pour être plus bas et mieux prendre la douche, je guide l'ouverture du bidon et tiens l'entonnoir. Au bout du premier bidon j'en ai juste plein les avant bras, au bout du cinquième, j'ai le torse couvert et je vous laisse imaginer notre état au bout du quatrieme voyage, quand le reservoir se met à deborder ! Eh oui, ca arrive, petite erreur de calcul de capacité du reservoir. Nous avons emmené 3 bidons pour rien et devons les ramener et remonter au quai...

Avec tout ça, on est déjà en retard pour le resto et pas encore douchés, et un bon lavage on en a besoin car on est recouvert de diesel qui n'a rien avoir avec le parfum de Paco Rabanne.
Après un décrassage en bonne et due forme, nous nous rendons au resto où l'on nous fait remarquer que l'heure de fermeture est passée depuis une heure et que notre poisson a été vendu à une équipe de cinema ! La malédiction continue ! Au debut, ils ne veulent plus nous servir du tout, mais comme on a sympathisé avec le cuistot qui est seychellois et tout content d'entendre un peu de francais, nous avons quand même droit a un super poulet aux epices seychelloises.

Suite à ce bon gueuleton, balade sur la plage pour voir pondre les tortues. Dommage qu'on ne puisse pas vous envoyer les photos, mais elles sont immenses, il y en a des centaines et elles creusent des trous monumentaux ! Vraiment impressionnant à voir. Il y en a tellement, qu'elles se déterrent les œufs mutuellement et ce sont ces œufs déterrés qui eclosent le lendemain matin, malheureusement pas a maturité. La suite et fin de la soirée se passe au pub avec les copains pecheurs italiens et allemands (il y en a des nouveaux qui ont debarques avec des fusils, heureusement sous-marins, bon pour tuer des elephants - ach ils ne changeront donc jamais !) et l'equipe de cinema. Retour au bateau difficile, mais sans passage a l'eau.Le lendemain nous faisons les formalites de sortie, les dernieres courses, une derniere tentative de reparation du frigo (qui s'avere etre infructueuse), nous sommes presque en retard pour le dernier apero au Pub, et j'ai deja abandonne l'idee d'un coup de peche sous-marine. Pour me rafraichir rapidement, je pique une tete ( avec masque quand même) du bateau et je vois, cachees dans le nuage habituel de balistes, 3 belles Carangues. Vite je remonte, attrape le fusil, replonge, et le premier coup est le bon, la malediction est brise, car ce coup ci j'arrive a ramener mon poisson a bord. On aura de quoi manger pendant deux jours. En plus ce soir ils nous ont promis du poisson a l'hotel et nous ne serons pas en retard (si nous n'abusons point de l'apero). Effectivement, nous sommes a l'heure, surtout pour profiter du seul acces internet de l'ile, mais devinez ce qu'ils nous proposent comme poisson ? du saumon d'elevage !!! Incroyable, avec tout le poisson qui foisonne autour de l'ile, mais comme sa commercialisation est interdite, on importe du poisson d'Afrique du sud ! On a opte pour le carry de poulet bien qu'il doit etre autant gave aux hormones et antibios que le saumon, et c'etait bon, d'autant plus que du poulet, on en a pas a bord, alors que du poisson, si. Dernier petit digestif au bar surtout pour acheter des glacons, dont on va gaver notre frigo inoperant (on fait du froid comme on peut) et le depart est prevu pour le lendemain matin.Au reveil Gab ne peut pas s'empecher de passer encore quelques messages par internet, car il a paye un abonnement de 24 heures hier soir. Comme la connection est archi mauvaise, moi ca ne m'interesse pas , je reste a bord, preparer un peu le depart et la carangue et pourquoi pas refaire un coup de peche, puisque nous ne sommes plus maudits et avons un frigo rempli de glacons. Et effectivement ca marche : un beau merou au bout de deux minutes ! Gab revient assez rapidement et nous mettons les voiles direction le Cap Vert a 1500 milles nautiques, ce qui devrait nous prendre approximativement 14 jours. Les paris sont ouverts, Gab a parie sur 13, moi sur 15 jours. Nous avons un temps assez calme mais tres changeant. Il y a beaucoup de grains qui, sans apporter beaucoup de pluie et de vent, le font tourner quand même et il est difficile de regler le bateau pour qu'il tienne le cap tout seul. La nuit nous sommes reveilles plusieurs fois par des changements de vent et parce que le pilote a perdu le cap.Aujourd'hui c'est a peu pres la même chose, sauf qu'il fait de plus en plus chaud au fur et a mesure qu l'on s'approche de l'equateur (a l'heure actuelle nous n'en sommes plus qu'a environ 300 milles), et qu'il y a de moins en moins de vent au fur et a mesure qu l'on s'approche du potonoir. Il va bientôt falloir mettre le moteur. On en aura pas bave pour rien a l'ascension avec ce fioul.

mardi 25 mars 2014

23.03.14 Enfin l'Ascension


Le Corco, au repos bien mérité


Ca y est, on est enfin arrivé ! Au bout de 24 jours de mer, ca fait un bien fou de voir la terre ferme, de voir des gens, de boire une bière fraiche, de pouvoir se faire chauffer un café sans risquer de se voir projeter sur la gazinière ou de s'ébouillanter !
On oublie vite ce que c'est la vie sans gite et on est tout surpris quand le bateau est droit, qu'on peut poser les assiettes sur la table, lâcher sa tasse ou son verre sans qu'il valdingue à la figure du copain … Bref, on apprécie les choses très simples de la vie.

A l'heure qu'il est, nous passons notre deuxième nuit au mouillage et franchement, on est bien. Mais commençons donc par notre arrivée.
Le sprint final pour rejoindre l'ile n'a pas été du gâteau : 30 heures toutes voiles dehors, moteur à fond au prés serré, enfin ça bastonnait comme j'aime, m'enfin une ou deux heures m'auraient suffit ! Bien nous en a pris quand même, car nous avons jetté l'ancre pile poil à la tombée de la nuit en ayant constatés que les manuels de navigation disaient vrai : une arrivée de nuit a l'Ascension est impossible ! Non pas qu'il y ait une barrière de corail, mais il y a un pipeline flottant, une flottille de petits bateaux sur corps-morts non éclairés, pile dans l'axe d'approche pour éviter les rochers et d'autres petites chicanes qui nous auraient planté de nuit à coup sur.

De jour, avec le soleil couchant dans le dos en plus, nous avons pu facilement déjouer tous ces pièges et mouiller tranquillement devant une superbe plage de sable blanc, la plus grande de l'ile et tout prés de la grande capitale, Georgetown.

La manœuvre terminée, nous contactons les autorités pour débarquer, nous disant qu'on va se jeter une bonne bière bien fraiche et se faire un gueuleton au riz local, mais notre joie est de courte durée. Il est samedi soir, les fonctionnaires britanniques ne sont plus de service et nous sommes consignes à bord jusqu'au lendemain.
Ach, ça ne rigole pas avec le règlement, les British !
Bon, ce n'est pas bien grave, nous allons profiter de notre nouveau luxe de vie sans gite et nous cuisiner un bon petit plat sans se faire agresser par la cuisinière a gaz et on a encore du vin rouge et du coca (chaud) à bord. (inutile de vous préciser pour quelle boisson nous avons opté)…
Le lendemain donc, après avoir rappelé les autorités (ils nous avaient oubliés, normal, on est dimanche et on est sous les tropiques), nous obtenons un rendez vous avec la capitainerie, la police pour l'immigration ne sera ouverte que demain, mais on s'en fout, on peut débarquer.

Pas si facile ! Il n'y a pas de jetée qui abriterait le débarcadère, juste un quai de 10 mètres de haut avec une échelle mais qui se prend la houle de plein fouet, alors le pauvre zodiac monte et descend de quelques mètres a chaque vague le long de l'échelle si on a de la chance et si on en a pas, il s'en éloigne juste au moment ou l'on saute ! Bon, on arrive quand même à débarquer pas trop mouillés (n'oublions pas qu'on a les passeports et tous nos papiers sur nous). Après il faut encore traficoter avec des bouts pour éloigner le zodiac du quai tout en pouvant le récupérer plus tard. Nous nous demandons comment ils font pour se faire ravitailler sur l'ile, parce que la, pour décharger quoi que ce soit, c'est mission impossible ! Nous aurons la réponse plus tard, en fait le ravitaillement se fait surtout par avion (4 vols militaires hebdomadaires sur l'Angleterre), pour le fioul, c'est par le pipeline flottant (le bateau reste au large) et pour le reste il y a des barges qui peuvent s'échouer sur la plage par temps calme. Du coup on est un peu inquiets pour notre ravitaillement en fioul à nous, car on ne voit pas trop comment ça va pouvoir se faire et surtout combien ça va couter, car ça ne sera de toute façon pas simple. Nous verrons cela demain en même temps que l'immigration.

En montant l'échelle nous tombons donc : sur des êtres humains, de deux sortes !
Deuxièmement, des métis avec des dents en avant et écartes, mais qui se déplacent normalement en mettant un pied devant l'autre (voir l'article précédent sur l'hypothétique apparence des Ascensionnistes). Ils ont l'air étonnamment peu dégénérés, pour une population de seulement 800 personnes qui vit en autarcie en plein milieu de l'Atlantique depuis 200 ans et sont très sympas.
Premièrement, des blancs de blancs avec des coups de soleils pas possibles et qui parlent italien. On se dit qu'il faudra vraiment se calmer sur le rouge ! Ils sont en train de peser et de découper des thons et autres poissons gros comme des maisons et la logique nous revenant, nous comprenons et d'un, pourquoi nous avons cassés toutes nos lignes de traine, et de deux que c’est une bande de copains accros à la pêche au gros qui ont fait le voyage depuis l'Italie, parce que l'Ascension et le spot numéro 1 mondial pour la pêche au thon.

Après un bon moment de bavardage sur le quai en italo-franglais, nous faisons nos formalités à la capitainerie, ce qui nous prend 5 minutes et nous voila partis à l'assaut de la mégalopole de Georgetown. Malheureusement c'est dimanche et tout est fermé, sauf quand même le pub ou il y a de la bière fraiche et ou ca danse -ach les tropiques, quelle ambiance !

Ayant résisté jusque là aux cigarettes,
voila que je ne tombe pas sur un anglish complètement bourré qui m'offre son paquet avec le briquet en prime ! Et voila que je suis retombé dedans ! Seule issue : se barrer de la le plus vite possible sans embarquer de cigarettes !

Après un petit tour en ville, retour sur le bateau pour dessaouler et en ce qui me concerne, enfin essayer le fusil sous-marin du Gab. J'ai appris que la pêche commerciale est interdite a l'Ascension et dans ces eaux territoriales. C'est pour ça que ça foisonne de poissons. De plus, comme il pleut rarement (l'ile est assez aride), il n'y a pas de rivière, pas d'alluvions, l'eau est cristalline.

En arrivant hier soir il s'est formé immédiatement un banc de balistes sous le bateau, et au quai, quand les italiens ont vidé leurs poissons, il y avait un nuage noir de poissons qui se jetait sur les restes. Après une courte sieste je monte donc la toute nouvelle flèche sur le fusil et me voila parti a l'eau. Je n'arrive malheureusement pas à voir le fond, car un nuage de balistes m'entoure. Ils ne sont pas bien grands et de toute façon, ce n'est pas très bon à manger, mais il ne faudrait pas qu'ils me prennent pour un reste de poisson ! Ca ne manque pas, en voila pas un qui me mord le teton ce con ! Encore heureux que j'ai mis un maillot de bain ! Après une bonne cinquantaine de coups de pointe de fusil, j'arrive à les tenir a distance respectable quand même. Par contre, je me demande si j'arriverai à ramener un poisson harponné jusqu'au bateau. Qui ne tente rien, n'a rien. Je plonge donc et après la deuxième apnée j'arrive à tirer un magnifique Chirurgien qui nous aurait fait manger pendant deux jours. Aurait, parce que tir imprécis ( j'ai perdu la main depuis le temps) je ne l'ai donc pas tué sur le coup, matériel vieillissant et malédiction de Poséidon, la corde qui relie la flèche au fusil se rompt quand le poisson démarre ! Il se barre donc loin avec la toute nouvelle flèche !
 

Terminée la chasse sous-marine. Je ne pense pas qu'on va trouver une nouvelle flèche sur l'ile. Mis à part ça, j'ai quand même vu pleins de choses sympathiques sous l'eau, notamment des tortues géantes ! Ah oui, je ne vous ai pas dis, l'attraction principale de l'Ascension, ce sont quand même ses tortues marines qui viennent pondre sur la plage juste en face de notre mouillage et c'est en ce moment en plus ! Demain nous irons sur la plage pour voir des œufs éclore, magnifique non ?

Bon je vais abréger un petit peu, car il est déjà 3h du matin et les enclosions c'est au lever du jour, alors si je veux dormir un petit peu…

Après la pêche maudite, nous sommes retournés à terre pour enfin nous faire notre gueuleton au restaurant (le seul de l'ile), sans oublier de prendre l'apéro dans notre pub préféré (le seul de l'ile). Comme nous n'avions pas réservés, on ne pouvait avoir que du steak (d'Afrique du sud, excellent soit dit au passage), mais ni poisson, ni langoustes. La malédiction de Poséidon continue !
Je pense qu'on sera les seuls mecs au monde à avoir passé plus d'un mois en bateau sans jamais avoir mangé du poisson !

vendredi 21 mars 2014

21 mars 2014: Vendredi ou le jour ou l'Ascension revient dans la course.

Eh oui, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ! Comme on n'en fait pas parti et Eole non plus, nous venons de nouveau de mettre cap sur l'Ascension. En effet, le vent a tourné un petit peu plus au sud et forci, ce qui a fait que sans toucher une seule fois les voiles ou le régulateur d'allure en 5 jours (en fait, depuis que nous avions décidés d'abandonner la visite de l'Ascension), notre cap a petit a petit changé, pour que nous nous retrouvions à l'heure actuelle à 180 milles de l'île ! Autrement dit, 30 heures de moteur, certes avec vent et houle de face, mais rien avoir avec les 5 jours moteurs, qui nous avaient dissuadées de rejoindre l'Ascension.Comme nous  sommes non seulement en panne de cigarettes, ce dont Gab se fout pas mal (à  part qu'il ne dort pas tranquillement la nuit, de peur que je le trucide dans un accès de manque aigu), mais allons également tomber en panne de bière chaude (le frgo est kaput depuis belle lurette, je vous l'avais dit), nous avons décidés tous les deux que 30 heures de moteur n'étaient rien, comparées aux dangers encourus en cas de non ravitaillement ! La panne sèche au milieu de l'Atlantique, que se soit de fioul ou de bière, peut effectivement mettre la survie de l'équipage en danger.  
N'empêche que nous sommes contents d'aller voir à quoi ça ressemble. Nous ne savons même pas si les habitants sont roux avec les dents en avant ou noirs frisés avec les dents écartés ou encore s'ils se déplacent en lévitation. En tout cas, notre visite s'annonce sous de bons hospices, car 2 minutes après avoir mis le moteur en route, nous avons enfin vus notre premier animal marin depuis notre départ du Sud Brésil. Une tortue marine gigantesque à 2 mètres du bateau ! Heureusement, elle se n'est pas prise dans les lignes de traîne, qui pour le moment, soit dit au passage, n'ont toujours rien données.



lundi 17 mars 2014

16 mars 2014: Dimanche ou l'Ascension passe à l'as


Finalement, je me mets à récrire un peu, malgré mon état de manque aigu, mes doigts qui tremblent et mon incapacité de me concentrer plus de cinq minutes sur le même sujet. Peu importe, de toute façon j'ai le temps et surtout il y a des choses à raconter !

Ce matin donc, après un petit essai d'une demi heure quand même, nous avons décidé de laisser tomber la visite de l'île de l'Ascension ! En effet, ça fait plusieurs jours qu'on est au près serré, ce qui nous fait avancer qu'a 4 nœuds (en plus de la houle, on doit avoir du courant dans le pif) et malgré cela nous n'arrivons pas à mettre le cap sur l'ascension. Il faut l'aide du moteur. 
D'après nos estimations, nous avons tout juste assez de fioul pour arriver sur l'île en faisant 5 jours de moteur, houle, courant et vent pleine face ! C'est donc ce à quoi nous nous sommes essayés : L'horreur, l'inconfort total et en plus en forçant ce pauvre moteur dans les tours (donc en consommant plus de fioul que prévu), nous n'avançons toujours qu'à 4 nœuds.
Et si le fioul ne suffit pas pour y aller, comment on fait pour traverser le potonoir sans avoir fait le plein à l'Ascension ? Et puis 5 jours au moteur à taper dans les vagues de face, franchement ce n'est pas le top. N'oublions pas que le Corco est un voilier !
Il suffit d'abattre de quelques degrés, nous voila au portant, plus de vagues qui tapent et le bateau qui file à 7 nœuds sans moteur, de plus directement sur le cap vert, notre prochaine destination, à 1800 milles d'ici (environ 15 jours de nav si tout va bien).
On n'a pas intérêt à le louper celui-là, parce qu'après, il nous reste plus que le Groenland comme alternative et je ne sais pas si les ours polaires vendent des cigarettes !

mardi 11 mars 2014

Toto touché par la grace ...

040314 Mardi
Aujourd'hui encore mois de vent qu'hier, ce qui fait que la mer était d'huile ce matin. Là du coup c'est super beau mais faut pas que ça dure trop longtemps, car évidemment on est toujours obligé de marcher au moteur. Pour animer la journée un peu on s'est transformé en chasseurs de grains en espérant profiter du vent (très localisé) qu'ils engendrent. Résultat : 2 fois une heure d'arrêt moteur avec environ 7 litres de fioul économisés. Du coup, on est plus inquiet pour nos réserves de vin rouge, que ceux de fioul. Autre effet bénéfique des grains : la douche à l'eau douce ! Croyez moi, au bout de 5 jours de lavage exclusivement des fesses et cela exclusivement à l'eau de mer, ça fait un bien fou par ou ça passe, cad partout et surtout aux narines ! Là ou c'est vache, c'est quand la pluie s'arrête juste au moment ou on est tout savonné. Il n'y a qu'à prier que le prochain grain n'est pas pour dans une semaine ! Mais comme je vous l'ai dit, nous avons réussis à en attraper deux, donc le programme lavage- rinçage a été parfaitement accompli. (Non, nous ne sommes pas passés par l'essorage, pas assez de mer pour ça.)
A part ça, nous avons eus la confirmation de la présence de poissons dans cette partie de l'Atlantique (je commençais à en douter, car je n'ai pas vu une seule touche sur ma ligne que je traîne depuis maintenant deux jours et nuits). En effet je l'ai relevé ce matin pour changer de leurre et force m'a été de constater que tout le bas de ligne (pourtant étudié pour résister à une force de 400 kilos) a été arraché ! Autrement dit, ça doit faire 2 jours que je traîne une simple corde derrière le bateau ! Evidemment ça a du mal à mordre. Gab. s'est bien fichu de moi et a monté sa canne à pèche, me soutenant qu'il était impossible de perdre un poisson avec ça et que le concours de pêche était désormais ouvert. Je pense que je vais bien rire demain matin quand il trouvera sa canne de Schtroumpf en petits morceaux.
Sinon, autre grande nouvelle (non nécessairement pour nous mais pour les groupies du Gab), nous avons enfin pus établir un contact radio avec la terre ferme, (le premier depuis 5 jours) les rassurant sur notre état. Eh oui, nous sommes toujours en vie, mais je comprends que vous vous inquiétiez pour nous, qui sommes devant des choix cruciaux : Faire du nord ou de ouest ? Ouvrir une bouteille de rouge ou de blanc ?.....
05O314 Mercredi
Eh bien, non, la canne du Gab n'était pas en petits morceaux. Il a du être un peu surpris lui même, car la première chose qu'il a faite en se levant (hormis le fait de contacter ses groupies pour éviter d'avoir à nouveau Interpol aux fesses), c'est de relever sa ligne pour voir se qui se passe au bout. Conclusion : il n'a pas eu de touche, donc le leurre et la canne sont intacts, logique. Du coup, moi aussi je me suis mis à monter une ligne " incassable "  et ce coup ci le concours de pêche et vraiment ouvert !
A part ça, journée mitigée. Nous avons toujours un petit vent contraire, venant tout droit de l'Ascension. C'est à croire qu'ils se sont tous mis au bord de l'eau là bas pour souffler dans notre direction ! Ils n'ont peut être pas envie qu'on les dérange. De plus on doit commencer à sérieusement faire des économies de fioul, alors c'est la mort dans l'âme que nous arrêtons le moteur et réglons les voiles pour  serrer le vent au plus près, mais nous savons que nous n'arriverons qu'à faire du sud-est. C'est effectivement se qui se produit et nous commençons lentement à nous éloigner de l'ascension sur un cap qui nous ferait rater même l'Afrique du sud ! Pas grave selon Gab, au moins nous faisons un peu d'est. Vers 2 heures de l'après midi le vent faiblit encore, nous n'avançons plus qu'à 3 nœuds et nous craquons. Le moteur est remis en route et nous faisons route nord-est jusqu'au soir ou le vent se relève. Il serait effectivement dommage de gaspiller du fioul, alors qu'il y a du vent pour avancer (même si ce n'est pas forcément dans  la bonne direction). Alors nous remettons les voiles et s'est reparti pour un coup de sud-est. Au moins ça permet de passer une nuit sans bruit moteur et pilote, mais l'allure est inconfortable (pour les non voileux, c'est au près serré que le bateau gîte le plus et se prend les vagues le plus de face) et le Gab, qui a sa couchette du mauvais coté a tendance à en tomber.
060314 Jeudi
RAS. Beau temps, ciel bleu avec quelques nuages et vent bien établi, toujours de nord-est, ce qui fait que nous n'avons pas touchés au réglage des voiles, ni au régulateur d'allure de la journée et continué notre cap sud-est. Bizarrement, l'ambiance est bonne à bord, même si nous nous éloignons de notre cible. Nous nous occupons de nos lignes de peche (toujours sans résultat) et lisons. Sans doute le fait que nous ayons appris par le dernier bulletin météo que le vent allait tourner nord puis ouest y est pour quelque chose dans notre bonne humeur.
070314 Vendredi
Aujourd'hui, tout le contraire d'hier. Nous sommes réveillés à 4 heures du matin car le vent a forci, nous sommes surtoilés et gitons à plus de 45 degrés. De plus, le ciel est noir et une série de grains n'annoncent. Alors nous décidons de prendre un ris dans la grande voile. Manœuvre à peine terminé sous la pluie battante, le vent tombe. On se dit qu'on va quand même boire un café pour se rechauffer avant de faire la manœuvre inverse, mais nous n'avons pas le temps car le vent tombe au point que nous n'avancons plus. Vite il faut enlever le blocage de l'arbre d' hélice, démarrer le moteur et bloquer le régulateur d'allure. Manœuvre terminée, un nouveau grain nous tombe dessus avec encore plus de vent et de pluie. Nous avons compris qu'Eole à décidé de faire joujou avec nous aujourd'hui. Pourquoi pas, ça nous fait manœuvrer et passer le temps, surtout que le vent a effectivement tourné et nous permet de faire du nord-est. Nous prenons quand même le temps de boire un café et mettre nos vetements de pluie avant de nous remettre à la manœuvre. Coup du sort, nous ne pouvons plus sortir toute la toile, car la balancine s'est prise dans un étai ! Seule solution pour la débloquer : monter en haut du grand mat, ce qui est trop risqué par ce temps. Alors tant pis pour le joujou avec Eole, nous restons au moteur. De toute façon entre deux grains il n' y a pas de vent du tout et le vent sous les grains est trop changeant pour l'attraper correctement. Je pense que nous en aurions eus vite marre
080314 Samedi ou le jour ou j'arrète
Plus de frigo, plus de bierre fraiche, plus de rhum, plus de sucre, plus de transmission, plus de clopes ( la seule panne volontaire), plus de nouvelles ! Chiao les amis, ma nouvelle vie commence.

mardi 4 mars 2014

Enfin des nouvelles

28 .02.2014, vendredi
Allez comme tous les soirs après le coucher de soleil (il ne faut pas le rater celui-là, car il est trop beau en mer), je me fends de quelques lignes. J'avais peur de n'avoir rien à raconter, mais finalement, pas mal de choses se sont passées.Tout d'abord j'ai décidé d'adhérer à un syndicat en rentrant en France. C'est vrai quoi, l'exploitation des travailleurs ça ne peut plus durer ! Après avoir fait un quart de nuit, je me fais réveiller par Gab à 7h du matin pour lancer le spi, sans le moindre café ni rien ! Mal réveillé, je me mets à l'œuvre, et en 10 min l'affaire est réglée. Après quelques autres manœuvres pour établir le meilleur cap pour la journée, car le vent a tourné et forci, je me fais enfin chauffer mon café. J'en ai bu une gorgée, quand le spi se déchire d'un seul coup de haut en bas ! Pas de panique, on en a un autre et celui là c'était l'ancien que Gab voulait user jusqu'au bout avant de sortir le nouveau. Eh bien, il n'aura pas mis longtemps à l'user et moi, je ne suis pas près de boire mon café ! Il faut sortir le spi déchiré de l'eau avant qu'il ne passe sous le bateau, le ranger et mettre le neuf en place.,ce qui ne devrait pas poser trop de problèmes. Un spi tout neuf, ça marche tout seul. Sauf que ces couillons de fabricants ne savent pas faire des nœuds de chaise et qu'il reste coincé à moitié hissé car le bout qui permet d'enlever la chaussette s'est défait ! Résultat des courses, il faut le redescendre, étaler le spi sur le pont (pas facile car il est plus grand que le pont) et renfiler ce fichu bout tout le long de la chaussette. Je vous passe les détails de la deuxième tentative pour hisser le spi, mais ça ne marche toujours pas, parce que le bout et mal passé ! Allez rebelote, que je te le redescends, que je te le ré étale et que je te fasse repasser ce bout. La troisième tentative sera la bonne. Pendant ce temps (quand même 3 heures) le vent a encore forci et comme il et quasi arrière, le bateau tangue beaucoup et mon café, archifroid de toute façon, s'est renversé ! Tant pis pour le café et vive la CGT me dis-je, je vais passer à la bière car c'est l'heure de l'apéro. Je descends avec difficulté au frigo (il est quiché dans l'étroit compartiment moteur et impossible d'atteindre sans se cogner de partout, surtout quand ça bouge, or on s'est déjà fait quelques bleus avec les manœuvres de spi) et ressors de la cabine en ouvrant ma bière juste au moment ou il y a uns superbe touche sur une des lignes de traîne. Gab ne peut pas s'en occuper, car notre nouveau spi est plus gros que l'ancien et que le vent n'arrête pas de monter, nous sommes donc surtoilés et ni le régulateur d'allure, ni le pilote automatique arrivent à tenir le cap. Il est donc occupé à la barre. A contrecoeur je pose ma bière, qui ne manque pas de se renverser dans la seconde qui suit et me dirige vers l'arrière du bateau. Trop tard, ça a du être un belle bête, car le leurre est coupé, ce qui a pour effet que les deux lignes que j'ai mises se sont emmêlées ! Je passe une bonne  heure à démêler tout ça, remettre un leurre etc. et quand je veux les relancer à l'eau, une des lignes se prend dans l'éolienne qui tourne à plein régime ! La ligne s'enroule autour de l'axe au moins une centaine de fois avant de bloquer la machine ! Je suis quitte pour monter sur l'échelle arrière (celle qui m'avait envoyé à l'eau l'année dernière) avec un couteau pour redéméler tout ça ! Re une demi heure après c'est fait. J'abandonne la ligne récalcitrante et mets l'autre encore en bon état à l'eau tout en trouvant encore moyen de tomber un sandow à la mer. Là je me dis que ça suffit et je vais m'asseoir dans le cockpit pour enfin apprécier la vitesse du Corcovado -avec une bière en guise de petit déjeuner à 4 heures de l'après midi ; vive FO !
Entre temps Gab a trouvé moyen de contrôler le bateau en se servant et du pilote et du régulateur d'allure, tout en le surveillant de près quand même. C'est vrai que nous filons : Des pointes à 10 nœuds ! Nous pourrions rivaliser avec des bateaux de course. Qui eut cru le Corco capable de ça ? Malheureusement il va falloir rentrer le spi pour la nuit, car c'est trop dangereux. Il force tellement qu'il a trouvé moyen de nous casser un bastingage avec son écoute. Pour le rentrer on est obligé de s'y prendre à deux (j'ai essayé tout seul, mais j'ai failli m'envoler avec, ce qui m'a valu quelques égratignures supplémentaires). A sa place nous avons envoyé le génois et nous filons toujours à 8 nœuds ! Gab est allé se coucher (sans manger, comme à son habitude ; je devrais plustot vous préciser quand il remangera) et j'ai pris le premier quart de nuit pas très tranquille car il y a un orage qui nous envoie plus de 30 nœuds de vent dans les fesses. Il va bientôt nous rattraper et j'ai l'impression qu'on est toujours surtoilés.
Sinon résumée de la journée : Pas mal de pertes : 2 leurres, 1 ligne de traîne, 1 spi, 1 bastingage, quelques centimètres carré de peau, mais qu'est ce qu'on a avancé !!! Je sens que le Gab va gagner son pari !

1.3.14
Aujourd'hui, suite à notre dure journée d'hier, nous n'avons strictement rien foutus. C'est Eole qui a travaillé à notre place et tellement bien que nous n'avions simplement rien à faire, à part regarder le Corco avancer. En effet  nous avions un vent constant de 25 nœuds de ¾ arrières, ce qui fait que notre réglage pour la nuit précédente était parfait. Nous avancions tranquillement à une vitesse de 8 nœuds, ce qui est largement suffisant pour le Corco, on ne va quand même pas le forcer tous les jours, il faut qu'il nous dure encore un petit peu.
Bref, c'était parfait, merci Eole, tu nous remets ça quand tu veux. De plus, nous avons changé de cap et allons un peu plus nord maintenant, toujours insuffisamment pour toucher le Cap Vert, bien sur, mais pour éventuellement toucher l'Angola si nous continuions notre route ainsi.
Grande nouvelle du jour (non je n'ai toujours pas péché de poisson), Gab s'est remis à manger ! Eh oui, ça fait déjà 3 jours que nous sommes en mer et l'appétit lui revient. Il était temps, j'avais peur qu'il me tombe des os, celui là.
Grande nouvelle de la nuit, il est 2 heures du matin et nous venons de franchir le 30ème parallèle sud. L'eau commence à devenir franchement chaude (depuis hier déjà elle est plus chaude que l'air venant du sud) et on sent que l'on s'approche des tropiques.
Cette nuit le vent est tombé et  la houle s'est calmée. Nous n'avançons plus qu'à 5 nœuds, mais pouvons contrôler le bateau avec le seul régulateur d'allure. Ca a permis à Gab de couper le pilote automatique, dont le bruit de pompe hydraulique lui cassait les oreilles et l'empêchait de dormir dans sa cabine arrière. Je pense qu'on aura une fin de nuit très calme et qu'on se lèvera tôt demain pour remettre le spi, car avancer à 5 nœuds c'est bien beau pour la nuit, mais n'oublions pas qu'on a encore un bon paquet de chemin à faire !

2.3.14 Dimanche
Le jour ou Eole nous envoie la pétole. N'exagérons rien, nous avons quand même eus un tout petit peu de vent ; si bien qu'on a ressorti le spi pour toute la journée. Cela nous a permis d'avancer tranquillement a 6 nœuds, toujours en est sud est. Avec le peu de vent la houle s'est bien calmée et nous n'avions besoin que du régulateur d'allure pour diriger le bateau. Du coup, c'était journée club med ! Grand beau temps, pas un bruit désagréable genre moteur ou pilote auto, bronzette et lecture sur le pont. Gab a même poussé jusqu'à prendre un bain en se laissant trainer derrière le bateau (moi, avec mes cicatrices, je n'ose pas encore de me mettre dans l'eau de mer). Il nous manque " juste "  les nanas ! En fin de journée nous avons quand même rentré le spi et nous nous sommes amusés à bien régler le bateau en plein vent arrière avec les voiles en ciseau et le génois tangoné, allure que nous avons gardé pour la nuit, sauf que là (à 2 heures du matin), il n'y a quasiment plus de vent et nous n'avançons plus qu'à 2 nœuds. Gab dort comme un loir (Il nous a fait un risotto au champignons du feu de dieu ce soir, que nous avons accompagnés d'un bon petit vin) et je ne vais pas le réveiller en mettant le moteur. Seule fausse note de la journée (à part le manque de nanas) : les messages internet par sailmail ne passent plus et ce depuis plusieurs jours, alors on se dit que nos familles, habituées à des nouvelles quasi journalières, doivent s'inquiéter un peu, pendant que nous on se fait des gueuletons.

3. 3.14 Lundi
Journée assez monotone, 2 nœuds de vent, insuffisants pour avancer à la voile, toute la journée. Bien sur le ciel est bleu et l'océan encore plus, mais nous on s'inquiète pour le fioul ! Encore une journée où il faudra avancer au moteur, ce qui nous laissera plus que 5 jours d'autonomie et la route est encore longue ! Alors à défaut de manœuvrer, on s'occupe comme on peut : lecture et sieste (qu'est ce qu'on peut roupiller !).
Il n'y a que le soir à 8 heures qu'une petite brise se lève et tout contents nous sortons toutes les voiles et arrivons à avancer à 6 nœuds toujours en est nord est. Plus de bruit moteur, ni de pilote automatique, nous nous réjouissons de pouvoir passer une nuit calme. Elle durera jusqu'à 2 heures du matin, moment ou le vent tombe et les voiles se mettent à battre en nous réveillant.C'est vrai qu'on avait encore bien roupillé ! Alors on rentre la voilure, on remet le moteur et on va se recoucher.