jeudi 10 octobre 2013

Scooooooop


Mercredi 9 octobre. Merde, Merde et Remerde ! Désolé ça descend en dessous de la ceinture mais il y a de quoi. Tout d'abord, hier soir en rentrant du seul resto ouvert du blaid, nous sommes évidemment obligés d'emprunter l'annexe pour rentrer au bateau. La plage est en pente douce, avec quelques bancs de sable devant, donc nous avons déjà prévu le coup et enlevé les pantalons et les chaussures pour pouvoir pousser l'annexe suffisamment loin dans l'eau, sans mouiller nos précieux habits. Manque de bol au moment ou nous pensons être assez loin (les rouleaux commencent à nous mouiller les - juste en dessous de la ceinture), nous montons dans l'annexe, et c'est pile poil au moment où je suis debout dedans en essayant d'attraper une rame, qu'il y a un gros rouleau qui casse devant nous, nous met l'annexe de travers et me fait passer à l'eau avec tout ce que j'ai sur le dos, c'est à dire, mon dernier pantalon tout propre que je viens de sortir de ma valise en l'honneur de notre soirée de départ du Cabo Polonio et tout le reste. Résultat, je n'ai plus de pantalon sec : Première merde quand on sait que par les températures et l'humidité qui courent par ici, je n'ai pas encore réussi à faire sécher quoi que ce soit.

Bonne patte que je suis, je me dis que c'est pas bien grave, que ça a au moins le mérite de faire rire le Gab, qui lui, a réussi à ne pas passer à l'eau, et peut-être toi cher lecteur, assis bien au chaud devant ton ordinateur (enfoiré !).

Le lendemain donc Grand départ ! Allez, je vous le dis, puisque Gab (petit joueur) a vendu déjà la mèche par e-mail à ses filles et à sa douce, en fait nous comptons traverser ! Eh oui, l'appel du large et plus fort que l'appel des brésiliennes et tout machos que nous sommes, en ayant tous les défauts de la terre que les féministes veulent bien nous trouver, nous aimerions nous rapprocher de nos familles.

Nous montons l'annexe sur le pont, la sanglons bien, arrimons bien l'ancre, bref préparons le Corcovado pour une grande traversée océanique, et c'est le départ. Le vent est pile poil, mais on ne peut plus pile poil face à notre route, mais pas trop fort, alors on se dit pendant une heure qu'en serrant au près et en serrant les dents (car ce n'est pas une allure agréable ni pour le bateau, ni pour ses occupants), que ça va passer, mais force nous est de constater que nous n'arrivons qu'à faire de l'est sud est, autrement dit, de descendre tranquillement vers l'Antarctique !

Au moins, si nous arrivions à faire du plein est, nous aurions une chance de frôler le Cap de Bonne Espérance ! Comme nous sommes encore dans l'euphorie du départ, nous nous disons qu'avec un petit virement de bord on arrivera quand même à faire du plein nord, et à défaut de familles, puisque Eole en a décidé ainsi, à nous les petites brésiliennes !

La non plus, ça ne le fait pas. Le vent forcit et même en nous appuyant au moteur et en forçant le pauvre Corcovado au plus près qu'il peut, le vent nous rejette à la cote. Alors, au bout de 3 heures de vains efforts et de je ne sais combien de gallons de fuel consommés (et Eole sait que nous en aurons besoin pour traverser le potonoir), la décision est prise, nous faisons demi-tour ! Grosse déception, qui lui vaut le statut de deuxième merde.

L'abri le plus proche, c'est Cabo Polonio - super !

Attendez, ce n'est pas fini ! En faisant notre demi tour (un peu trop serré) une des lignes de traîne -optimiste infatigable que je suis, j'espère toujours rembourser mes lunettes - se prend dans l'éolienne. Pour la défaire, je monte sur l'échelle à l'arrière du bateau qui est évidemment remontée, et tient par un petit bout -qui lâche ! Remerde !!!

J'ai juste le temps d'attraper un bout qui traîne par là, avant de m'enfoncer dans l'eau. Je le serre tellement fort, car je sens quelque part que ma vie en dépend (on est plein vent arrière avec 4 voiles dehors, le temps que le Gab, bien qu'en étant bon marin, fasse demi-tour, j'aurai le temps de boire quelques tasses dans une eau à 11 °C), que je m'en casse un doigt !
Bon, j'arrive donc à me hisser à bord (ce coups ci, je n'ai vraiment plus rien de sec et le Gab n'a pas ri) et nous rentrons à Cabo Polonio, sans avoir eu la moindre touche.

Bilan de la journée : Un rond (pas tout à fait parfait) dans l'eau, 40 l de fioul gaspillés, 0 poisson péché, 1 doigt cassé et surtout 0 miles gagnés ! Peut et doit mieux faire !

Morale de l'histoire : Ne pas lutter contre les éléments, ils sont de toute façon plus forts que toi ...
Leçon de la journée : Apprendre la patience ; Croire les bulletins météo (ils nous avaient bien annoncé des vents contraires)

Leitmotiv de la journée : N'écoute pas tes envies, écoute la météo !                                                     

Et le proverbe du jour: Si Eole t'envoie au pole, reste à Cabo Polonio !

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