lundi 6 octobre 2014

Tarrafal nous revoilà

Dimanche 21 Septembre: En étrangers consciencieux et n’ayant pas envie de se faire mettre dehors, nous partons pour Praïa à bord du Corco, histoire de se mettre en règle question papiers : objectif prolongation des visas !
Petite église abandonnée cherche fidèles ??

Gab et Fabrice, après et avant la pluie

Praïa, la capitale du Cap Vert est sur la même île que Tarrafal, mais tout au sud, à quelques 35 miles nautiques … Ayant embarqué Fabrice, un jeune Franco-capverdien à la recherche de ses racines et de son tout neuf passeport capverdien, nous arrivons après 4-5 heures de nav au moteur ! 
Un seul voilier est à l’ancre dans le port, bloqué là après avoir été arraisonné par la police avec, à son bord,  des centaines de milliers d’euros en petites coupures …
Nous arrivons avec la pluie, et nous regardons, bloqués à bord, les falaises d’où chutent des cascades d’eau et de détritus ! L’eau du port est rapidement d'un joli marron parsemée de bouteilles plastique et autres objets illustrant si bien notre chère société de consommation !
Bref, le coin n’est pas un paradis, ni même fiscal … Mais nous ne sommes là que pour un jour, histoire d’en finir avec la paperasse, et ce n’est pas la couleur de l’eau qui va nous retarder … 

Notre enthousiasme en prend un coup dès la fin de la matinée quand on nous explique qu’il faudra apporter un certificat médical pour chacun de nous, les carnets de vaccination international, des photos d’identités …  on est bon pour passer la nuit ici.
Le lendemain de cette fameuse première nuit, l’enthousiasme  n’est vraiment plus d’actualité puisqu’on se rend compte qu’on a été volé ! Je me réveille à cause de sifflements insistants d’un gars qui gesticule à terre ; premier réflexe, voir où est l’annexe, puisque ce n’est pas la première fois qu’elle nous quitte en pleine nuit … et c’est bien là le problème, sauf qu’il ne s’agit pas d’un nœud mal fait car les cordages qui la tenait sont coupés, et il manque, dans le carré, l’ordinateur tout neuf de Leila, son appareil photo étanche aussi tout neuf, la tablette de Gab, et encore quelques appareils genre téléphone, disque dur, clé USB … Tout le monde est vert, on arrive pas à y croire, car on n’a rien entendu, alors qu’on était 5 à bord, dont moi qui dormais dans le cockpit et Fabrice un copain qui dormait dans le carré, donc à quelques centimètres du passage des voleurs !
Gab en train de récupérer le dinguy allégé du moteur
Vu les gueulées des gens sur la digue, on se dit que le dinguy doit se trouver sur le rivage. Gab plonge, suivit de Fabrice qui fera un bon interprète si nécessaire, et moi je reste consoler Leila …. et Nina, nos 250 films pour enfants se sont envolés aussi !
Retour au bateau à la rame, car le dinguy a été allégé de nos 4 paires de tongues, mais surtout de son moteur !!! Pas fissschhh du tout Praïa. Mais on doit être heureux selon les locaux car si quelqu’un s’était réveillé, ça aurait pu finir avec un coup de couteau ou autre … 


Quelques jours et paperasses plus tard, on quitte enfin Praïa et on arrive de nuit, à Maïo, une île sur la côte est de Santiago. Le ciel sans lune mais parsemé de millions d’étoiles et la mer qui scintille de krill dans le sillage du Corcovado nous font oublier nos malheurs.
Au petit matin, on découvre un joli village et on a hâte d’y débarquer. Petit problème, ça déferle sec. On négocie relativement bien notre première arrivée sur la plage entre deux vagues, mais plus question de faire des aller-retours sur le bateau … sauf que M. Doudou est resté sur le Corco …
Les filles s’éclatent dans les rouleaux, et les grands profitent d’une petite cahute sur la plage où se retrouvent les gens du coin, enfin plutôt les expatriés du coin … essentiellement des italiens et des allemands. 

  



On y fait trempette quelques jours, et on se fait surtout des grosses frayeurs chaque soir, pour retourner sur le bateau. Et oui, l’ambiance sur la plage est telle qu’il est difficile de retourner à bord avant la nuit. Et négocier le passage entre deux séries de vagues n’est pas chose simple de nuit : On met Nina seule dans le dinguy, avec les sacs (étanches), et on se dépêche de pousser le canot avant qu’une trop grosse vague ne se forme … Après il nous faut encore grimper à bord et souquer ferme à la rame (vu qu’on n’a plus de moteur … volé à Praia). Bien sur, le deuxième soir, plus en confiance, c’est une belle vague qui nous pète sur la tête, et  Nina reste terrorisée ! Les autres soirées, il faut donc gérer, en plus des vagues, les hurlements de la miss qui pense qu’on va la noyer ! Bref, après une petite virée autour de l’île (20 km x 10 km) qui nous donne un bon aperçu des paysages : grandes plages, savane et petites collines, il est temps de quitter Maio pour retrouver Tarrafal et son mouillage plus propice aux voiliers et voileux !

L'église de Maïo

Un beau rocher, avant l'arrivée à Tarrafal depuis le nord