Mercredi 18 septembre.
R.A.S. Comme prévu, le port est fermé et nous glandons une journée de plus à
Colonia. Petite différence quand même, il fait beau ! C’est incroyable ce
que le touriste sort par beau temps. Je ne pensais pas en voir autant à cette
période de l’année. Alors nous aussi, nous nous sommes mis à faire les parfaits
touristes, à nous balader dans les rues, manger au resto etc., bref, la même
chose qu’on a déjà fait sous la pluie, sauf que c’est plus agréable. Sinon le
vent s’est bien calmé et on pense enfin pouvoir traverser le Rio de la Plata
demain pour rejoindre Buenos Aires.
Jeudi 19 septembre. Comme
prévu, il fait beau avec très peu de vent (heureusement, car pour aller à
Buenos Aires il est presque de face). Nous nous levons de bonne heure, prenons
un café et allons faire les formalités de sortie, sauf celles de l’immigration
car on les avait zappées en arrivant en Uruguay, alors comment sortir d’un pays
si on n’y est pas rentré ?
Nous levons l’ancre, sortons la grande voile et nous voilà partis pour
l’Argentine. Tout se passe merveilleusement bien, les Uruguayens ne nous courent
pas après, la mer est calme, nous
arrivons face à la marina de San Fernando et là, on n’arrive plus à avancer…
On a beau forcer avec le moteur, rien à faire, on est envasés !!!
Gab consulte les tables des marées et constate qu’on est effectivement à marée
basse. Conclusion : Il faut prendre son mal en patience, la marée haute
est dans 6 heures et on devrait arriver à se sortir de là. J’en profite pour
écrire, comme ça le blog reste à jour. Par contre, je fais une croix sur le
repas au resto ce soir.
petite carte postale de Colonia avant le départ
Capitaine
Gab lors de la deuxième tentative de traversée vers l’argentine … Ça change
Buenos Aires
vu du Rio de la Plata (en vrai ça donne mieux)
Ok,
j’ai été trop pessimiste (c’est rare quand ça m’arrive), parce que le dieu de
la marée nous a libérés à peine 2 heures plus tard ! Du coup on est
arrivés à bon port avant la nuit et on a pu se faire un resto avec les cops le
soir. Mais quel resto !
Du
jamais vu - en tout cas, en Europe… Que je vous conte un peu le principe :
Ça
s’appelle « pizza – libré » c’est très simple, tu payes 55 pesos (5
euros) et tu bouffes, et c’est bien le terme, autant de pizzas que tu
veux ! Toutes les 2 minutes tu as une nana qui passe et qui veut te faire
ingurgiter une part de pizza bien grasse de plus. Au début, tu la trouves bien
sympathique, la nana, mais au bout d’un quart d’heure, même mon fils de 15 ans
ne pourrait plus la voir en peinture. Surtout qu’il ne faut pas lui demander la
moindre feuille de salade ou un brin de carotte rappée, parce que là alors,
elle te regarde comme si tu arrivais non pas d’un autre continent (ça, elle
l’avait quand même capté), mais d’une autre planète ! De toute façon, elle
n’a pas ça, elle ne sait même pas que c’est comestibles les légumes, et
par-dessus le marché, elle s’en fout. Tu m’étonnes qu’ils soient gros, ces
Argentins !!! Rassurez-vous, le principe va bientôt être importé en
Europe. Il me semble bien que des concours de plus gros mangeurs de Hamburgers
ont vu le jour en Allemagne, encore qu’ils mettent une feuille de salade verte
dedans – à vérifier !
Bref,
soirée culinairement ratée, mais bien sympathique quand même, car nous avons fini
au bistrot à coups d’absinthe et de discussions sur le fonctionnement du monde
(même le COD et le COI y sont passés) !!!
Vendredi 20 septembre. Levés
tranquille, quelques bricolages à bord, paperasserie avec la marina, resto,
digne de ce nom, (pourquoi s’en priver, tu manges pour 6 euros ici) à midi, et
nous voilà à l’assaut de la douane, la préfecture et de l’immigration !
Pas une mince affaire quand on se souvient que nous avons passés quelque jours
tout à fait illégalement en Uruguay et que nous en sommes revenus avec un bateau !
Je ne vais pas tout vous raconter, mais finalement, avec un peu de patience
(évidemment qu’il a fallu calmer le Gab qui commençait à monter dans les
tours), un petit tour du quartier pour faire 4 photocopies, le tout était joué
en presque 3 heures !
Ah, le coup qu’on n’a pas bu à la santé des fonctionnaires
incompétents !!! Nous sommes de nouveau dans la légalité la plus totale et
allons dormir sur nos deux oreilles ce soir.
Demain au programme : rien d’extraordinaire : de nouveau,
bricoles sur le bateau (il y en a un paquet à faire) et peut-être un petit tour
en vrais touristes que nous sommes maintenant.
Samedi 21 septembre. Comme
prévu, bricoles et petit tour en ville. Nous en avons profité pour faire
quelques emplettes (avec Gab, ça se résume surtout à visiter les
quincailleries) et quand même acheter des vélos pour avoir un rayon d’action
plus grand qu’à pied.
Super qualité chinoise les vélos ! Bien sur ils sont neufs et
brillent, mais au bout de 5 minutes d’utilisation la selle du Gab commençait
déjà à plier ! De retour sur le bateau, bricolage, malheureusement
interrompu par la pluie.
Dimanche 22 septembre. Il a
arrêté de pleuvoir et nous finissons d’installer les nouveaux winchs.
Ensuite : Tourisme.
Nous prenons le train pour le centre de Buenos Aires avec nos vélos et
allons visiter le marché de San Telmo. A l’origine un marché couvert
d’antiquités et de légumes, il s’est quelque peu étendu dans les rues
avoisinantes et on y trouve de tout. Evidemment beaucoup de babioles pour
touristes, mais aussi beaucoup d’artisanat surtout dans le cuir et la chaudronnerie. Malgré
le froid, le ciel est malheureusement resté couvert, c’était très sympa. C’est
un peu le rendez-vous du tout Buenos Aires et des touristes de toute
nationalité. A midi au resto nous lions conversation avec un couple d’un
certain âge dont le mari est médecin, spécialiste en tomographie.
Malheureusement, il nous apprend que dentiste n’est pas considéré comme une
profession médicale en Argentine et que beaucoup de dentistes argentins
émigrent en Espagne où ils font plus de pesos.
Donc, pour m’installer en Argentine, c’est raté ! (pour ceux qui ne
le savent pas, je suis chirurgien-dentiste et un petit changement d’exercice me
ferait le plus grand bien.)
Marché de San Telmo
Sur le banc : Mafalda x 2 (Le dessinateur doit être du quartier.)
Un groupe de tango dans la rue
Marché couvert de San Telmo
Au
retour vers la gare, nous passons par la Plaza de Mayo, siège du gouvernement
fédéral, histoire de dire qu’on y a été, car un dimanche couvert d’hiver, il
n’y a pas grand-chose qui s’y passe. Même les veuves éplorées de la guerre des
Malouines ont laissées leurs banderoles
et leurs croix sur place pour se réchauffer à l’intérieur. Dire que ça a
souvent chauffé ici … on a du mal à imaginer !
Plaza
del Mayo
Gab avec
son Superbike (toujours en train de regarder les nanas – qu’est
ce que ça va être au Brésil ?!)
Plaza
del Mayo. Toto devant la poubelle et
les tombes improvisées des soldats tombés aux Malouines.
Là on y
voit mieux (Explications sur le panneau)
Lundi 23 septembre. Touristiquement, pas grand-chose à raconter, mais je suis quand même assez
content de moi car j’ai emmené les voiles à réparer tout seul comme un grand !!
En ayant étudié l’espagnol en tout et pour
tout pendant 6 mois et ce, il y a plus de trente ans, va donc expliquer déjà au
taxi où tu veux aller, et ensuite au voilier qu’il faut changer la bande UV du génois,
réviser l’artimon et voir s’il revient moins cher de réparer le bord d’attaque
de la trinquette ou d’en faire faire une neuve !!! Enfin, ça s’est très
bien passé dans un franglo-espagnol très approximatif (à voir s’il ne faudra pas
monter la trinquette à la place de l’artimon), mais surtout dans la bonne
humeur qui caractérise les gens d’ici.
Ce soir
nous avons invités du monde à bord, ce qui nous oblige à cuisiner pour la
première fois depuis que nous sommes partis de Genève. Tout arrive !!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire