mercredi 18 septembre 2013

Vous appelez ça un cadeau d'anniversaire vous ???



Bon, allez je me lance enfin pour reprendre le blog. Pas facile ! Il faut que j’apprenne d’abord à me servir d’un ordinateur, instrument extrêmement sophistiqué pour le teuton-kanak que je suis et surtout faut –il que je trouve une plume quelque part dans ma tête qui puisse au moins arriver à la cheville de Naima, heureuse propriétaire d’un don d’écriture, dont je suis complètement dépourvu. Bref, si vous voulez des nouvelles du Corcovado, ça passera par moi désormais, faudra s’y faire !

Je vais donc essayer de vous conter les premiers jours de notre voyage depuis notre départ de Genève : Voyage en avion interminable : New York- Huston- Buenos Aires. C’est vite dit, mais alors ça prend du temps et ça fait mal aux fesses à force d’être assis !
Au programme des visites à chaque escale, je vous le donne dans le mille : la zone franche de l’aéroport ! Merci encore à celles ou ceux qui ont réservés les billets, passons…                                                   
Arrivée à Buenos Aires, sympa : Beau temps ensoleillé presque aussi chaud qu’à Genève. Un copain de Gab nous avait fait venir un « Taxi » en fait un vieux Berlingo, qui a quand même réussi à nous emmener à travers toute la ville avec tous ses bouchons (re-aie les fesses) jusqu’à  la marina de San Fernando de l’autre  côté de la ville. Là, nous avons étés bien reçus sur le bateau des cops de Gab : Bon repas à bord  et gros dodo.                                         
Le lendemain petite visite du quartier en vélo pliable (rigolo mais rere-aie les fesses, surtout que les rues sont pavées !) Change de monnaie dans un bureau clandestin face à la mairie (très rigolo et plus avantageux pour le portefeuille que le bureau officiel de la porte d’à côté), quelques courses, petit apéro au bar, organisation de la journée suivante pour enfin aller chercher le Corcovado, qui dort dans un autre bras du Rio de la Plata sur l’autre rive, c.à.d. en Uruguay.
Le 12 septembre, départ pour Colonia (Uruguay).d’abord en train jusqu’au port de Buenos Aires et ensuite en ferry super rapide .Une heure de traversée à peine avec l’impossibilité de sortir sur le pont (à cause de la vitesse, je suppose) mais avec un magasin  duty-free pratiquant des prix inconcurrençables. (Je ne suis pas prêt d’arrêter de fumer !)

Le port de Buenos Aires avec notre superferry


Sinon pas grand-chose à voir …
Arrivée à Colonia, le temps change ! Plafond nuageux bas et bien gris et chute brutale de la température avec quelques averses par ci, par là. A croire que l’Uruguay est plus près du Cap Horn que du Brésil ! Heureusement que dans mon mini sac à dos embarqué depuis Buenos Aires, j’ai au moins mis un jean et des mini chaussettes ! Comme on est quand même pas du genre à se laisser abattre, on se  prend une chambre d’hôtel et on va se manger une parrillada (espèce de plateau de grillades sud-américain, impossible à finir). Ensuite, réservation du bus pour rejoindre le  Corcovado le lendemain, change de monnaie et visite de la ville à pied sous la pluie battante. Dommage, car ça àl’air joli avec des petites rues pavées, des petites maisons à la cubaine et plein de bistros et restos. Une petite ville touristique pour les argentins en somme, sauf qu’avec la pluie et en cette saison, il n’y ait âme qui vive. Nous finissons par boire une bière avec un tchèque complètement saoul dans un des rares bars ouverts et retournons à l’hôtel pour pianoter sur internet.
Vendredi 13 septembre : Grand jour, car je vais enfin découvrir le Corcovado ! Il est grand temps, parce que je commence à me demander s’il ne m’a pas raconté des histoires avec son bateau, le Gab. Nous prenons donc le bus. Il y en a pour une heure pour rejoindre le bras de rivière ou sommeille le Corcovado. J’en profite pour regarder un peu le paysage :
C’est de la pampa inondée avec des palmiers le long de la route. A croire qu’ici ce fichu papillon ravageur du palmier a de sacrés prédateurs. Arrivés au milieu de la pampa (ce n’est franchement pas très peuplé), un papi, propriétaire de l’auberge proche du Corcovado et gardien de bateau, vient nous chercher avec sa voiture pourrie et c’est parti pour encore 10 km de piste. Nous arrivons enfin à la super auberge de papi avec pleine vaches (et leurs bouses) autour, sautons dans une vieille coque en bois avec une rame et rejoignons le Corcovado à quelques encablures de là.
Toto à l’assaut du Corcovado

  
Gab et Toto enfin à bord du Corcovado et tout contents de l’être !   
Si à ce moment nous avions su le temps qui nous attendait, nous eussions certainement moins ris ! Certes, nous avions froid (j’ai déjà la veste de Naima, mais pas encore le pantalon), mais on est encore au sec ! Depuis nous avons sortis quelques couches de sous-vêtements et de pulls supplémentaires, que la pluie et la mer nous ont  copieusement trempées !
Le Corcovado tel qu'on l'a trouvé dans son bras de rivière

Les amarres et l’ancre ont bien tenues tout l’hiver. Aucun dégât à constater. Il a juste fallu percer la serrure de la cabine arrière pour y accéder, mais pour ce genre d’incident on peut faire confiance à l’équipement du Gab !
Deux, trois bricoles pour accéder à l’intérieur, un peu de rangement et une bonne bière de bienvenue à bord. Nous sommes contents d’être enfin là. Le soir, retour à l’auberge de papi et ses vaches pour manger un bon repas avec la tête dans la cheminée, car la température a encore chuté et franchement on se les gèle ! Mais comme dans la cheminée il fait chaud et en plus je peux fumer, je suis aux anges.
Super auberge de papi ... on ne voie pas les vaches mais les épaves autour (l’épave au milieu c’est l’auberge)

Le retour au bateau nous ramène à la dure réalité : l’eau est mouillée et froide et nos vêtements aussi ! Comme Gab n’a pas encore trouvé les bottes de Naima, je suis pieds nus, ce qui m’a au moins permis de garder mes chaussettes d’un micron d’épaisseur au sec – maigre consolation ! Je passe la nuit à greloter, mais ça fait rien, c’est la plaisance, c’est le pied !

Samedi 14 septembre. On décide de bouger de là ! Malgré un vent fort et glacial, je pense que nous n’avions tous les trois (Gab, le Corcovado et moi) pas envie de passer une autre nuit au même endroit. Le vent et la pluie ont  l’avantage de faire gonfler la rivière, ce qui nous diminue le risque d’envasement. Nous ramassons donc les amarres,  mettons la  grande voile en place et essayons de lever l’ancre, ce qui s’avère être un exercice difficile car d’autres bateaux ont mouillés sur notre chaine. En manœuvrant et poussant les autres, nous y parvenons et nous voilà enfin en train de – ce pourquoi je suis venu – naviguer !!! Bien sur, l’armement  n’est pas encore au top, mais c’est un bon début. Nous ne poussons donc le bouchon pas trop loin et rejoignons le premier port, d’autant plus qu’il fait de plus en plus mauvais! Après avoir parcourus la distance phénoménale de 6 miles nous nous retrouvons donc à Sauce. Mauvaise pioche, car à part de la pluie et du vent froid, ça nous avions en mer déjà, merci, Sauce possède un petit port, ça ce n’est pas trop mal, mais en face duquel se trouve une usine à papier qui dégage des odeurs qui ne laissent aucun doute sur l’utilisation dudit papier, et ça, on ne l’avait heureusement pas en mer !
Samedi 14 et dimanche 15 septembre : Nous sommes coincés dans ce fichu bled aux senteurs suaves  à cause du mauvais temps. En plus, il n’y a vraiment rien à faire ni à voir ici. Heureusement nous avons quand même découvert un bon resto avec une bonne cheminée et un accès wifi, ce qui permet de donner des nouvelles à la maison tout en se séchant et se réchauffant, pendant qu’aux infos, nous voyons les inondations dans tout le pays .On aurait pu faire un reportage nous-mêmes, car mêmes les pontons du port sont sous l’eau et l’alarme de l’usine n’arrête pas de se mettre en route, ce qui ne l’empêche malheureusement pas de
fonctionner !
Lundi 16 septembre. Nous ne pouvons plus respirer et décidons de nous extraire de là, malgré le mauvais temps et l’interdiction de sortir en mer décrétée par les autorités, visiblement très attachées à notre santé.
Comme nous espérons rejoindre Buenos Aires (que ce nom sonne doux à nos narines), nous nous fichons des autorités uruguayennes, levons l’ancre et nous voilà partis !
Mauvaise pioche, la pluie, le froid, les paquets de mer et surtout le vent trop fort ont eu raison de nous et de notre drisse de trinquette (petite voile de tempête à l’avant pour les non-initiés à la plaisance-c’est-le-pied), qui a rompu sans crier gare !

 
Captain Gab qui vient de se prendre un joli paquet de mer
Résultat des courses, nous nous sommes déroutés vers Colonia. Voyons s’il y en a qui suivent, ça vous parle, Colonia ? Eh oui, on est déjà passé par là, c’est  la ville ou on est arrivé en ferry et ça se trouve ? ... en Uruguay ! Aie, les autorités !!
Pour le moment, nous attrapons une bouée dans le port et verrons bien à quelle sauce nous  serons mangés demain, mais à mon humble avis, rien qu’olfactivement, ça vaudra le coup !
Mardi 17 septembre. Enfin le ciel a l’air de vouloir s’éclaircir ! Il fait toujours froid avec un vent de folie, mais on commence à apercevoir quelques bouts de ciel bleu. Nous faisons connaissance avec notre voisin de mouillage, un allemand bien propre au nom imprononçable, même pour moi, dont la femme parcourt le continent  pendant qu’il garde le bateau. Nous lui emmenons quelques bières pour le petit déjeuner et n’avons aucun mal à le faire suivre au restaurant, pauvre homme. Mais d’abord, faut passer aux autorités-aie! Le gars de la petite cahute du port nous fait évidemment remarquer que nous avons quitté un port sans autorisation, ne nous tamponne pas les papiers de sortie et nous envoie à la prefectoura. Là-bas ce n’est pas l’affolement général ! Au bout de quelques minutes de discussion, el chefe, facile à reconnaître, car c’est lui qui a le plus gros bide, descend… Encore quelques minutes de discussion  en italo-germano–espagnol, et il décrète qu’il faut lui signer un papier stipulant que l’on ne fera plus jamais de bêtises ! Ouf ! Problème, car ledit papier, il faut l’imprimer et ça, ça prend du temps ! Bref, on s’en sort avec une signature et l’estomac dans les chaussettes. Nous en apprécions d’autant plus le repas au resto avec notre allemand.
En plus comme ça se dégage de plus en plus, on peut manger dehors. Après ce petit festin (nous commençons à pas mal maitriser les cartes des restaurants), retour sur le bateau ou nous faisons connaissance d’autres voisins (finalement il y a un peu de monde qui sort quand il fait beau), des anglais roots de chez  roots, qui vivent en famille, 5 personnes à bord. Les enfants n’ont jamais étés scolarisés, ils ont construit leur bateau eux-mêmes, et ont fait 5 fois le tour du monde et tout et tout. On les invite à bord et on constate que tout ça ne les empêchait pas d’aimer le Jagermeister, parce qu’ils nous sifflent la bouteille que j’avais acheté sur le ferry et dont j’avais promis une goutte à l’allemand ! Soyons honnête, elle n’était  plus tout à fait pleine.
Après leur départ, me voilà en train de vous écrire, bien emmitouflé dans ma couette. La température est un peu montée mais il ne fait toujours que 12° dans le carré ou je dors. Demain on sera toujours bloqués au port, car le vent n’a pas envie de faiblir et les autorités n’ont donc pas envie de nous laisser sortir. Nous finirons peut-être par visiter les chutes de l’Iguatsu avec la femme de l’allemand - nous verrons.


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