jeudi 27 mars 2014

27.03.14 Mercredi Ca y est, la malédiction de Poseidon est rompue !!!

Figurez vous qu'en allons voir le mec qui doit nous aider à faire le plein de fioul, nous nous apercevons qu'il vend des fusils et par conséquent des flêches ! 
Mais parlons d'abord du fioul. Oui, nous avons reussi a faire le plein, le trop plein même, mais au prix de quel effort ! Même le vieux loup de mer de Gab n'avait jamais vu ca, même en Afrique. En fait on nous a simplement emmené le fioul sur le quai, perché à 10 mètres de haut. De là, il a fallu remplir des bidons de 20 litres (5 à chaque voyage de notre petit zodiac) et se débrouiller tout seul ! Pas d'autre moyen de faire, ils font tous comme ça ici, c'est à dire qu'il a fallu descendre les bidons à la main en suivant l'escalier raide jusqu'au niveau de la mer (niveau assez aléatoire qui monte et descend de 4 mètres à chaque vague), pour ensuite les charger dans le zodiac, qui non seulement monte et descend, mais qui avance et recule.
La solution : un sur le quai qui passe les bidons au bon moment et un dans le zodiac qui essaye de le maintenir près du quai avec une corde dans une main, et d'attraper les bidons de l'autre. 
Une fois les 5 bidons chargés, le zodiac est plein à ras bord, faut encore que je saute dedans ou plutot sur les bidons, qui commencent déjà à être glissants et on est seulement au premier voyage, et c'est parti pour rejoindre le Corco au mouillage  à 500 mètres de là. Arrivés au Corco, il faut décharger les bidons, pour ca on se débrouille pas trop mal en les hissant un par un avec une drisse, et ensuite transférer le fioul dans les reservoirs et c'est là que le véritable plaisir commence ! Les bidons n'ont pas de bec verseur et en guise d'entonnoir on a decoupe une bouteille plastique. Gab souleve le bidons et verse, tandis que moi, je reste debout dans le zodiac pour être plus bas et mieux prendre la douche, je guide l'ouverture du bidon et tiens l'entonnoir. Au bout du premier bidon j'en ai juste plein les avant bras, au bout du cinquième, j'ai le torse couvert et je vous laisse imaginer notre état au bout du quatrieme voyage, quand le reservoir se met à deborder ! Eh oui, ca arrive, petite erreur de calcul de capacité du reservoir. Nous avons emmené 3 bidons pour rien et devons les ramener et remonter au quai...

Avec tout ça, on est déjà en retard pour le resto et pas encore douchés, et un bon lavage on en a besoin car on est recouvert de diesel qui n'a rien avoir avec le parfum de Paco Rabanne.
Après un décrassage en bonne et due forme, nous nous rendons au resto où l'on nous fait remarquer que l'heure de fermeture est passée depuis une heure et que notre poisson a été vendu à une équipe de cinema ! La malédiction continue ! Au debut, ils ne veulent plus nous servir du tout, mais comme on a sympathisé avec le cuistot qui est seychellois et tout content d'entendre un peu de francais, nous avons quand même droit a un super poulet aux epices seychelloises.

Suite à ce bon gueuleton, balade sur la plage pour voir pondre les tortues. Dommage qu'on ne puisse pas vous envoyer les photos, mais elles sont immenses, il y en a des centaines et elles creusent des trous monumentaux ! Vraiment impressionnant à voir. Il y en a tellement, qu'elles se déterrent les œufs mutuellement et ce sont ces œufs déterrés qui eclosent le lendemain matin, malheureusement pas a maturité. La suite et fin de la soirée se passe au pub avec les copains pecheurs italiens et allemands (il y en a des nouveaux qui ont debarques avec des fusils, heureusement sous-marins, bon pour tuer des elephants - ach ils ne changeront donc jamais !) et l'equipe de cinema. Retour au bateau difficile, mais sans passage a l'eau.Le lendemain nous faisons les formalites de sortie, les dernieres courses, une derniere tentative de reparation du frigo (qui s'avere etre infructueuse), nous sommes presque en retard pour le dernier apero au Pub, et j'ai deja abandonne l'idee d'un coup de peche sous-marine. Pour me rafraichir rapidement, je pique une tete ( avec masque quand même) du bateau et je vois, cachees dans le nuage habituel de balistes, 3 belles Carangues. Vite je remonte, attrape le fusil, replonge, et le premier coup est le bon, la malediction est brise, car ce coup ci j'arrive a ramener mon poisson a bord. On aura de quoi manger pendant deux jours. En plus ce soir ils nous ont promis du poisson a l'hotel et nous ne serons pas en retard (si nous n'abusons point de l'apero). Effectivement, nous sommes a l'heure, surtout pour profiter du seul acces internet de l'ile, mais devinez ce qu'ils nous proposent comme poisson ? du saumon d'elevage !!! Incroyable, avec tout le poisson qui foisonne autour de l'ile, mais comme sa commercialisation est interdite, on importe du poisson d'Afrique du sud ! On a opte pour le carry de poulet bien qu'il doit etre autant gave aux hormones et antibios que le saumon, et c'etait bon, d'autant plus que du poulet, on en a pas a bord, alors que du poisson, si. Dernier petit digestif au bar surtout pour acheter des glacons, dont on va gaver notre frigo inoperant (on fait du froid comme on peut) et le depart est prevu pour le lendemain matin.Au reveil Gab ne peut pas s'empecher de passer encore quelques messages par internet, car il a paye un abonnement de 24 heures hier soir. Comme la connection est archi mauvaise, moi ca ne m'interesse pas , je reste a bord, preparer un peu le depart et la carangue et pourquoi pas refaire un coup de peche, puisque nous ne sommes plus maudits et avons un frigo rempli de glacons. Et effectivement ca marche : un beau merou au bout de deux minutes ! Gab revient assez rapidement et nous mettons les voiles direction le Cap Vert a 1500 milles nautiques, ce qui devrait nous prendre approximativement 14 jours. Les paris sont ouverts, Gab a parie sur 13, moi sur 15 jours. Nous avons un temps assez calme mais tres changeant. Il y a beaucoup de grains qui, sans apporter beaucoup de pluie et de vent, le font tourner quand même et il est difficile de regler le bateau pour qu'il tienne le cap tout seul. La nuit nous sommes reveilles plusieurs fois par des changements de vent et parce que le pilote a perdu le cap.Aujourd'hui c'est a peu pres la même chose, sauf qu'il fait de plus en plus chaud au fur et a mesure qu l'on s'approche de l'equateur (a l'heure actuelle nous n'en sommes plus qu'a environ 300 milles), et qu'il y a de moins en moins de vent au fur et a mesure qu l'on s'approche du potonoir. Il va bientôt falloir mettre le moteur. On en aura pas bave pour rien a l'ascension avec ce fioul.

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