Le Corco à la bouée depuis le pont du Micalvy |
Le port le plus sud du monde est particulier : C’est un
bateau mythique, le Micalvi qui sert de ponton, et les voiliers s’amarrent le
long de sa coque, à couple les uns
des autres.
Comme le raconte encore et si bien J. Raspail, "ce navire, venu
d’Allemagne pour approvisionner le Chili en munitions à la veille de la
première guerre mondiale, fut gracieusement offert au pays plutôt que de se
faire couler lors de sa traversée retour par la flotte anglaise des Falklands.
Unique navire de guerre chilien des confins magellaniques, il y exerça tous les
métiers : ravitailleur de phares, mouilleur de bouées, poseur de balises,
sauveteur d’indiens, topographe et hydrographe, météorologue, postier, passeur,
épicier ambulant, dispensateur de soins médicaux et parfois même de sacrements
quand l’aumonier embarquait pour sa tournée annuelle, officier d’état civil
enregistrant décès, naissances et mariages, à la fois gendarme et juge de paix,
ultime secours des éleveurs, bûcherons, chasseurs de phoques, chercheurs d’or,
pêcheurs de crabes qui tentaient de survivre au fond d’un fiord ou sur les
pentes d’une vallée accessible par la seule voie maritime."
Yendegaïa ou l'Egypte, version patagonie |
Aujourd’hui, il offre ses douches chaudes aux navigateurs qui
arrivent d’Antartique ou des
canaux comme nous, et surtout un petit bar où le pisco coule à flot jusqu’à
l’aube. On y retrouve Peter et son voilier Shanty, et nous faisons la
connaissance de Boréal et son équipage : Sylvie, Hugues, et leurs quatres
enfants, avec qui l’accroche se fait parfaitement, entre adultes et gamins.
Après quelques jours pour régler les histoires de paperasses, on repart en leur
compagnie, direction Yendegaïa, une belle baie où vivent parmi les chevaux,
José, le Gaucho (entendre le cow-boy sud américain) et la belle belge Anémie. Sous un ciel enfin dégagé, on s’offre
une magnifique balade à cheval : traversée de rivière à raz des bottes,
montées et descentes à flancs de montagnes, et bien sur de fous galops, dans la pampa, Leila et Clémence
excitant les chevaux comme deux Calamity Janes !! Pas d’accidents
heureusement, mais après 4 heures à ce rythme, on est bien content de voir
l’estancia se rapprocher et de remettre pied à terre.
Boréal part vers le nord, et nous remettons le cap vers
Puerto William, en attendant une bonne fenêtre météo pour aller naviguer dans
les eaux du Cap Horn. Mais elle se fait attendre, alors on largue les amarres
pour l’Argentine et Ushuaïa, à une vingtaine de mile plus à l’ouest, sur la
cote nord du canal Beagle.
Que dire d’Ushuaïa, plutôt une simple étape pour se
ravitailler. La ville n’offre que peu de charme, sauf si on laisse le regard se
porter sur les sommets qui ferment la ville au nord. De puissantes montagnes
noires dressant leurs pointes, découpant ce ciel de fin d’été qui se dégage
enfin.
Le Corcovado est de nouveau prêt pour une belle traversée,
avec des envies d’Afrique du Sud ??? Mais pas sans avoir vu le Cap Horn
quand même, pour la légende bien sur, mais aussi pour visiter les groupes d’îles
alentours.
hello les capitaines et les filles ;-)
RépondreSupprimerle temps ne passe pas pareil à terre mais est également riche en changements et nouveautés.
je pense bien à vous et vous souhaite bon vent et bonne météo pour le cap mythique.
Afrique du SUd ensuite, alors ?
Bises, Gaëlle