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Leila et la lessive |
Afin d’être prêts pour l’arrivée
des premiers vacanciers, nous cherchons sérieusement un logement à terre !
C’est vrai que la vie à bord présente un coté nomade et bohème qui nous plaît
bien, mais présente quand même quelques inconvénients : on vit un peu
coupé de la population, l’indépendance de chacun en prend un coup … et le
Corcovado ne sera pas suffisamment grand pour accueillir les valises des
béotiens de la vie à bord et encore moins leurs propriétaires !!
On se met donc en quête de la
maison de rêve : jardin avec cocotiers et papayers, terrasse avec vue sur
la mer, maison de quatre chambres en meublé, pour 200 €/mois …
Après 4 ou 5 visites de maisons dans des
quartiers qui rappelle Beyrouth à qui n’y est jamais allé, on revoit nos rêves à
la baisse … 30 minutes de marche sous le soleil de midi, et nous prenons la
première maison qui nous offre un peu de fraicheur ! On oublie le jardin,
la terrasse et les meubles, et on signe, enfin, on paye !
Les proprios habitent à l’étage,
et nous assurent un coup d’œil bienveillant contre d’éventuels voleurs !
Oui, on a eu notre dose, et on devient méfiants. Leur fille, institutrice,
nous offre notre premier cours de créole.
On y est bien, à part le coq qui vit sur la terrasse, et dont l’horloge
biologique est complètement défaillante…. Il chante, enfin cocoricote, toutes
les heures à partir de 2 h du mat !!! Wallaye, on l’échangerait volontiers
contre le muezzin de Gao ! Bref, entre le coq donc et les batailles de
chiens, sans oublier les moustiques et les matelas vraiment mauvais que nos
proprios nous ont dégotés, on regrette les nuits sur le Corco …
Ahh les suisses – euh non les
français pardon – et leur coté râleur !
Allez, il faut bien un peu de
temps pour s’habituer à de tels changements de vie … et on s’y fait assez vite,
contents d’être là.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgsxkg16b2cEuXEQ3Bu5KvGsHtpJXjNyYT-LnVHKXHXunZNIFOnbF9lE1TrSjiCwvBaX5SJdS2Eg5il9Zm-b3TqTLkJRQ6sLzrpPiqcmz-qr03dOa33xlXr_MY_I-nCH8LoDepKJ15JJeNU/s1600/DSC_0009.jpg)
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Jour de grâce, jour de pluie ... |
Donc direction sœur Marie Thérèse
du Cap Vert, (même tête que celle des Batignolles, c’est pas pour rien qu’on
les appelle les dragons), où la classe ressemble à une classe, une vingtaine de
grands de 4 – 5 ans et une maîtresse qui, dragée sur la religieuse, n’est pas
une bonne sœur ! que demande le peuple et les parents très laïques que
nous sommes ??
Ecole de 8 à 12 h donc pour Nina,
ce qui permet à Leila de travailler plus sereinement avec son dragon de mère,
car la 5ème, c’est du plus lourd que ce qu’on avait connu pour la
primaire.
et fait son premier « charter »,
entendre par là qu’il emmène d’île en île des touristes désireux de s’allèger
l’estomac en pleine mer. Il ramène ainsi à Tarrafal depuis Maïo la famille
qu’on y avait rencontrée ! Leila et Nina sont heureuses de retrouver les
enfants même si ça parle plutôt allemand, et comble de joie, une autre famille
de français cette fois, mouille dans la baie de Tarrafal. A bord de ce
catamaran, Guillaume, Jessica et leurs deux gamins, une famille avec qui on
accroche tous tout de suite ! La suite de l’histoire : de bonnes
soirées arrosées, une belle marche dans les hauteurs de Tarrafal, et de bons
gâteaux au chocolat pour fêter les 12 ans de Leila !
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Les hauteurs de Tarrafal vues de la plage |
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La plage et Tarrafal vue du sommet avec les spots de surf et le Corco au mouillage |
Puis c’est l’heure des au-revoir
en même temps que des retrouvailles : Le cata de Guillaume et Jessica –
Marilisa - part pour le Sénégal, le jour même où arrive à Praïa, the Glück
family …
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On goute la canne à sucre du jardin |
Pas deux mois qu’on était loin de
la France que le fromage, euh non, les copains nous manquaient déjà !! Et
comme ils arrivent, avec du chèvre dans les valises, on ne peut qu’être
comblés, comme Leila qui peut enfin ouvrir ses cadeaux d’anniversaire ;
des bouquins, et des bouquins, et du matos pour ses créations … notre idée
étant pour nous deux, de confectionner de jolis souvenirs pour les touristes … bijoux,
mobiles, poupées, lampes, meubles … typic cap-verdien oblige !
L’heure est donc aux vacances. On
ferme les bouquins du CNED, on tourne le dos au bon Dieu et à ses bonnes sœurs,
direction la playa !
Après deux - trois jours de
farniente, poissons, vagues, ballades, baptême de plongée, bronzage, et
coiffeurs, tout le monde se cale sur le Corco, en plus de Jaïr, notre
« gardien » avant tout rasta – surfeur, soit 9 personnes, et on trace
direction Fogo, l’île au Volcan.
10 heures de navigation plus tard
pendant lesquelles on a le temps de trouver ça magique, puis chiant ou pas, ou
nauséeux selon les personnes, puis stressant pour mama Naima (le moteur nous
lâche … un problème d’arrivée d’essence), nous arrivons à la tombée de la nuit
dans le petit port de Sao Filipe. Il est trop tard pour descendre à terre et se
trouver de quoi dormir. C’est donc un plat de spag, une bière, et au lit :
avec une gestion de l’espace optimale puisque tout le monde passe une bonne
nuit même si notre rasta-surfeur doit dormir sur le pont, qui est loin d’être
l’endroit le moins confortable sous ces latitudes.
Le lendemain, laissant Jaïr à
bord avec du riz pour deux jours, un harpon et une canne à pêche, histoire de
lutter contre la faim et/ou les voleurs, nous montons à la ville de Sao Filipe.
Première étape avant le volcan. Nous nous ravitaillons, et pour le plus grand
bonheur de Claire, le marché est plein de fruits, dont de succulentes mangues,
que l’on ne trouve plus à Tarrafal. Les terres volcaniques sont fertiles et
Fogo produit plein de merveilles, dont du bon vin, notamment le blanc, et du
café, en plus des fruits et légumes tropicaux …
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiyrfhoC4XIOrK0opNhuZVBYl5Ptnp2y-JOr2KAEAwHBnIUqwHiWLRJ7fZKay5JSblPapv2pCYPOb3vwXtgh_Ug1SG_9mp2TfswUvcVEksqHDWCSdUSfUSvwalBm-Yh0e2aERo2TNJgbxOR/s1600/DSC_0136.jpg)
Réveil aux aurores pour les
mamans et les deux grandes puisqu’on part pour l’ascension du Grand Pico, 1100
m de dénivelé. A 9h30 m (un peu moins de 3h30 de montée) nous sommes au sommet.
Pas de lave dans le cratère, mais la vue est magnifique et l’effort toujours
agréable. L’ascension aura été bonne, et la descente l’est aussi pour une
fois : c’est 700 m d’une pente de pouzzolane, fine et légère ! Le
pied, pour les genoux fragiles, et même pour la plante des pieds puisque les
filles ôtent rapidement et définitivement leurs chaussures, fatiguées d’enlever
les cailloux qui s’y glissent !
Une dernière nuit dans cette
ambiance magique et il nous faut redescendre vers le rivage. Brava, la dernière
île à l’ouest n’est qu’à quelques miles de Fogo mais il ne reste pas
suffisamment de temps pour s’y aventurer, avec le risque que les vents changent
et nous bloquent loin de Santiago et de son aéroport … le compte à rebours vers
le retour a commencé pour Claire et Mathias. Nous rembarquons donc sur le Corco
après un bon petit bain, des plongeons audacieux, et un plat de poisson pêché
par Jair, qui est bien fêté par les filles … serait-ce les hormones de ces
dernières qui se mettent au boulot, ou seulement les talents de pêcheur de
notre beau capverdien ??
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Requin pêché par Jaïr par erreur .. qu'il n'a pas réussi à sauver |
On décide de faire la navigation
de nuit, histoire que le temps soit moins long (comme quoi il n’y a pas que moi
qui avait trouvé ça chiant au bout d’un moment !!) mais une heure n’a pas
passée que la famille Glück presque au complet –Camille sera sauvée pour s’être
vite couchée – régurgite à tour de rôle le bon dîner, manquant de s’arroser
mutuellement … beurk … la réalité est là et je suis heureuse de compter des
témoins de la dure vie que Gab nous fait vivre !!
Couchée à 19h après le soleil, je
profite des heures du tout petit matin et de la voute étoilée … à ce propos,
amis astronautes ou à défaut internautes, on ne voit plus la Grande Ourse,
est-ce normal ?
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On dirait pas une petite capverdienne ?? |
Il ne reste que quelques jours
aux heureux vacanciers pour se retaper après cette petite traversée : on
reprend donc le programme soleil, plage, ballade, coiffeur avec en plus les
options canoë et langoustes ! Et l’heure du départ est là ; même si
c’est un peu triste, il est grand temps de rentrer sous des latitudes à la vie
moins déshabillée et ensoleillée car
Mathias vire à l’écrevisse, et Claire et les filles se fondent tellement dans
le paysage local qu’il finirait par les perdre de vue !
Bon retour au village en vous
souhaitant un automne qui continue à jouer aux indiens, et biz aux zamis lecteurs
plein de tendre intérêt ou de courage pour être arrivés jusqu’au bout de ce
texte !!
Un bonjour de Julie et Nico de l'Oiseau de passage, on vous embrasse et vous espère toujours en forme à Tarrafal. Un bonjour à nos copains rastas, surfeurs, pêcheurs et vendeurs ambulants du coin ! Bonne fin d'année et à bientôt inchallah
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