A Tarrafal, il est frais le
poisson … plus frais que les nouvelles du Corcovado ... j’assume …
La famille est là, les grands-parents s'occupent des filles; je profite de ce temps libre pour tenter de
remonter le fil de nos aventures et repêcher quelques détails intéressants (??) dans les eaux pas très limpides de ma mémoire
…
Novembre : Après un petit
festival musical à Tarrafal, Gabriel part pour Mindelo, sur l’île de Sao
Vicente, attendre annexe et moteur neufs qui doivent arriver des Canaries via
un autre voileux ! Délaissé de ses trois nanas, il charge les couchettes
du Corcovado de touristes en mal de mal de mer et heureux de pouvoir voyager
entre les îles.
Mindelo depuis les hauteurs |
Mindelo et sa marina, la seule du Cap Vert ... avec en toile de fond, le mont Cara qui dessine un profil de femme |
Cette petite virée s’éternise
trois grosses semaines
car le gaillard chargé de l’annexe voyage à
l’ancienne : seul et sans pilote ni régulateur d’allure, il se met à la
cape de nuit, et dérive, avec une moyenne de 85 miles/24 h contre les 125 miles
comptés habituellement. Gab en profite pour sortir le
Corco de l’eau et lui refaire une petite beauté ; dans
les eaux chaudes du Cap Vert, la coque se couvre vite d’algues qui ralentissent
fortement la course folle de notre super ketch ! Et comme le dernier
carénage datait de Nouvelle Zélande, ce n’est pas du luxe.
Pendant ce temps, nous les filles, on prend nos
marques à Tarrafal et on s’occupe …
Nina part chaque matin en râlant
pour l’école, avec Chocolat, une petite chienne abandonnée
que les filles nous ont ramenée à la maison … et qu’on nourrit et "détique"
chaque jour.
Leila va au collège de Tarrafal, suivre les cours de portugais,
d’anglais et d’arts appliqués. L’angoisse du premier jour est vite passée tant
les autres gamins de sa classe sont gentils. Elle se trouve même une copine,
Ariana, qui parle un peu d’anglais et de français.
On se défoule à coup de footing
et de gym tonic (c’est fou ce qu’on ose quand on ne connaît personne !!)
car le plan surf paraît un peu chaud : rochers hérissés d’oursins, et les
planches de mes 20 ans qui ne sont toujours pas réparées … la belle
excuse ! Et bien sur, on enfile des perles, des coquillages et des
capsules quand le régime CNED nous en laisse le temps.
Heureusement, l’équipage de
Marilisa revient du Sénégal et nous embarque, nous, pauvres terriennes, sur
leur Catamaran pour une virée à Brava, l’île aux fleurs …
On se régale des retrouvailles,
de bonnes balades, de manioc et de patates douces offerts par les paysans
rencontrés au détour d’un chemin ; on se régale aussi de bonnes soirées
grâce aux dons de Jessica à la cuisine et de Guillaume à la DJ !
On goutte pour la première fois des avantages de la navigation en cata : en plus de la place à bord, c’est la vie de tous les jours qui change quand on peut être à plat … et les extrémistes du monocoque arrivent même à y trouver leur compte quand ils voyagent avec femme et enfants !
La veille du départ pour leur
traversée de l’Atlantique, nous délaissons notre joli mouillage de Baia dos
Ferreiros pour rejoindre Puerto da Furna, la baie de Brava d’où part le ferry,
qui doit nous ramener vers Tarrafal.
En navigation, un gros cumulus
trône au dessus du Pico de Fogo, et l’air est chargé de sable … le volcan se
serait-il réveillé ?
Arrivés à destination, on a tout
de suite confirmation : le volcan la pété comme ils disent à la
Réunion !! 1951, 1995, dates des deux dernières éruptions, soit une petite
sieste de 20 ans pour Fogo.
Une pensée pour les gens rencontrés dans la
Caldeira lors de notre passage avec la famille Gluck, tout juste un mois avant.
Ils ont eu de la chance, et nous aussi, car depuis l’éruption, impossible de
débarquer sur l’île, ni de monter à la caldeira et encore moins d’y dormir
puisque tout a été détruit (même le bâtiment démesuré financé par la KFW et à
peine inauguré a été détruit … ).
Nous embarquons sur le ferry pour
5 heures de navigation … ce qu’ils ne disent pas dans les guides de voyage et
qu’il faudrait absolument rajouter : munissez vous du nécessaire pour vous
déverser directement dans vos esgourdes 5 heures de musique ; cela vous
évitera le mal de mer, car si vous n’êtes pas sensible au roulis des vagues,
c’est dur de résister aux bruits dignes de film d’horreur de 50 passagers
capverdiens en train de vomir. Surréaliste aussi d’entendre de tels bruits
monstrueux sortir des gorges de si jolies jeunes femmes …
Mais en fières femmes de marin, à Praia, c'est l'haleine fraîche que nous descendons de bateau ! Un minibus nous ramène à
Tarrafal, où chocolat a quelque peu fondu pendant cette semaine de jeun !
Le Corcovado montre enfin ses
voiles quelques jours après notre retour, mais le capitaine se doit de
retourner vers ses contrées d’origines pour « affaires », les
retrouvailles sont donc très brèves …
Le Corco arrivant à Tarrafal et photographié par François, depuis sa barque de pêche |
On passe le mois de décembre
comme on avait commencé celui de novembre, les trois quiches à la maison, et
Gab au pays du bon fromage … retour prévu le 18 décembre, dans le même avion
que les potes de Grenoble, date à laquelle Leila fera le voyage en sens inverse pour
passer les fêtes avec son pater et les grands-parents …
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