jeudi 22 janvier 2015

Il est frais le poisson !



A Tarrafal, il est frais le poisson … plus frais que les nouvelles du Corcovado ... j’assume …
La famille est là, les grands-parents s'occupent des filles; je profite de ce temps libre pour tenter de remonter le fil de nos aventures et repêcher quelques détails intéressants (??) dans les eaux pas très limpides de ma mémoire …
Novembre : Après un petit festival musical à Tarrafal, Gabriel part pour Mindelo, sur l’île de Sao Vicente, attendre annexe et moteur neufs qui doivent arriver des Canaries via un autre voileux ! Délaissé de ses trois nanas, il charge les couchettes du Corcovado de touristes en mal de mal de mer et heureux de pouvoir voyager entre les îles.
Mindelo depuis les hauteurs

Mindelo et sa marina, la seule du Cap Vert ... avec en toile de fond, le mont Cara qui dessine un profil de femme


Cette petite virée s’éternise trois grosses semaines
car le gaillard chargé de l’annexe voyage à l’ancienne : seul et sans pilote ni régulateur d’allure, il se met à la cape de nuit, et dérive, avec une moyenne de 85 miles/24 h contre les 125 miles comptés habituellement. Gab en profite pour sortir le Corco de l’eau et lui refaire une petite beauté ; dans les eaux chaudes du Cap Vert, la coque se couvre vite d’algues qui ralentissent fortement la course folle de notre super ketch ! Et comme le dernier carénage datait de Nouvelle Zélande, ce n’est pas du luxe.





Pendant ce temps, nous les filles, on prend nos marques à Tarrafal et on s’occupe …

Nina part chaque matin en râlant pour l’école, avec Chocolat, une petite chienne abandonnée que les filles nous ont ramenée à la maison … et qu’on nourrit et "détique" chaque jour. 


Leila va au collège de Tarrafal, suivre les cours de portugais, d’anglais et d’arts appliqués. L’angoisse du premier jour est vite passée tant les autres gamins de sa classe sont gentils. Elle se trouve même une copine, Ariana, qui parle un peu d’anglais et de français.
On se défoule à coup de footing et de gym tonic (c’est fou ce qu’on ose quand on ne connaît personne !!) car le plan surf paraît un peu chaud : rochers hérissés d’oursins, et les planches de mes 20 ans qui ne sont toujours pas réparées … la belle excuse ! Et bien sur, on enfile des perles, des coquillages et des capsules quand le régime CNED nous en laisse le temps.




Heureusement, l’équipage de Marilisa revient du Sénégal et nous embarque, nous, pauvres terriennes, sur leur Catamaran pour une virée à Brava, l’île aux fleurs …






On se régale des retrouvailles, de bonnes balades, de manioc et de patates douces offerts par les paysans rencontrés au détour d’un chemin ; on se régale aussi de bonnes soirées grâce aux dons de Jessica à la cuisine et de Guillaume à la DJ !


On goutte pour la première fois des avantages de la navigation en cata : en plus de la place à bord, c’est la vie de tous les jours qui change quand on peut être à plat … et les extrémistes du monocoque arrivent même à y trouver leur compte quand ils voyagent avec femme et enfants !

La veille du départ pour leur traversée de l’Atlantique, nous délaissons notre joli mouillage de Baia dos Ferreiros pour rejoindre Puerto da Furna, la baie de Brava d’où part le ferry, qui doit nous ramener vers Tarrafal.
En navigation, un gros cumulus trône au dessus du Pico de Fogo, et l’air est chargé de sable … le volcan se serait-il réveillé ?
Arrivés à destination, on a tout de suite confirmation : le volcan la pété comme ils disent à la Réunion !! 1951, 1995, dates des deux dernières éruptions, soit une petite sieste de 20 ans pour Fogo. 

Une pensée pour les gens rencontrés dans la Caldeira lors de notre passage avec la famille Gluck, tout juste un mois avant. Ils ont eu de la chance, et nous aussi, car depuis l’éruption, impossible de débarquer sur l’île, ni de monter à la caldeira et encore moins d’y dormir puisque tout a été détruit (même le bâtiment démesuré financé par la KFW et à peine inauguré a été détruit …  ).

Nous embarquons sur le ferry pour 5 heures de navigation … ce qu’ils ne disent pas dans les guides de voyage et qu’il faudrait absolument rajouter : munissez vous du nécessaire pour vous déverser directement dans vos esgourdes 5 heures de musique ; cela vous évitera le mal de mer, car si vous n’êtes pas sensible au roulis des vagues, c’est dur de résister aux bruits dignes de film d’horreur de 50 passagers capverdiens en train de vomir. Surréaliste aussi d’entendre de tels bruits monstrueux sortir des gorges de si jolies jeunes femmes …
Mais en fières femmes de marin, à Praia, c'est l'haleine fraîche que nous descendons de bateau ! Un minibus nous ramène à Tarrafal, où chocolat a quelque peu fondu pendant cette semaine de jeun !

Le Corcovado montre enfin ses voiles quelques jours après notre retour, mais le capitaine se doit de retourner vers ses contrées d’origines pour « affaires », les retrouvailles sont donc très brèves … 
Le Corco arrivant à Tarrafal et photographié par François, depuis sa barque de pêche

On passe le mois de décembre comme on avait commencé celui de novembre, les trois quiches à la maison, et Gab au pays du bon fromage … retour prévu le 18 décembre, dans le même avion que les potes de Grenoble, date à laquelle Leila fera le voyage en sens inverse pour passer les fêtes avec son pater et les grands-parents …

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