L'épave du Lady Liz, qui gît devant Stanley |
12 avril 17h, Stanley – Après
avoir récupéré Leïla à la sortie de l’école, terminé les derniers rangements, nous quittons ce coin du monde si particulier. Les petits manchots de Magellan
nous font un dernier adieu en fusant autour du bateau, eux qu’on a toujours
connus si peureux en Patagonie …
18h, nous voilà en mer :
longue houle, vent léger et coucher de soleil qui enflamme à l’ouest ciel et
nuages d’orangés, contrastant avec les roses et bleu pastels à l’est. Nous
sommes tous heureux, comme toujours au départ des traversées, avec l’espoir
cette fois ci que ça ne tourne pas au glauque puisque on teste un médicament
anti-mal de mer !!
Ce soir exceptionnellement, on a
décidé de veiller car des dizaines de bateaux asiatiques sillonnent les eaux
territoriales (jusqu’à 150 miles des côtes des Malouines) pour pêcher une
espèce de calamars, qui rapporte, pour info, plusieurs millions au gouvernement
chaque année. Il fait bon avoir des terres en mer !! Mais pour revenir à
ces bateaux, les conditions de vie à bord sont si terribles que les marins
embauchés pour deux ans sur ces engins, souvent sans rien connaître à la mer,
n’hésitent pas, à l’arrivée à Stanley, à se jeter en mer (et l’eau est à 5°)
pour échapper à leur engagement, préférant de loin la prison. P’t’ être bien
qu’ils ne sont pas équipés de radar alors …
Mais la douce veillée romantique
tourne vite au quart musclé, car le vent se lève et dépasse rapidement 40 nœuds,
la houle grossit fortement, et les estomacs, se retournent !! Bienvenue
pour une nouvelle traversée !
Pour couronner le tout, on
s’aperçoit au petit matin que dans les manœuvres de la nuit, il y a eu de la casse, des filières métalliques rompues
notamment, et avec ça, un bout s’est déroulé en partie, et s’est pris dans
l’hélice du moteur …. Tant que le vent est si fort, on ne peut intervenir. Mais
si on n’arrive pas à le sortir en faisant tourner à l’envers l’arbre de
l’hélice et en tirant dessus, l’autre option, moins drôle, est de plonger sous
le bateau pour couper la corde sur l’hélice.
De quoi alimenter les angoisses
nocturnes de madame, qui regrette amèrement pendant ses trois premiers jours
d’être partie dans cette aventure avec les filles. Elles, plus confiantes, ne
semblent pas touchées par ces préoccupations. Leila assure avec un moral
d’enfer, laissant son imagination dériver vers les prochaines retrouvailles
avec la famille et sa copine Eva. Nina est un peu plus tendue et sur les nerfs,
et s’accroche aux nénés entre deux patés…
Mais le vent et la houle finissent
par se calmer, le bout, millimètres par millimètres, finit par sortir et le
moteur tourne bien rond … les jours passent, et au bout du 5ème jour,
on se régale tous d’un premier repas, des pates bien sur !
C’est également l’occasion de
fêter des températures plus clémentes ! Nous voici à 39°59min, adieu les
50ème hurlant et les 40ème rugissant … la remontée continue au moteur car c’est
calme plat coté vent, mais comme on n’est pas des extrémistes de la voile, on
apprécie d’avancer en soutenant à la brise Diesel !
Montevideo n’est plus très loin,
à quelques 150 miles au nord. On est en tee-shirt et lunettes de soleil, sur le
pont. On commence à localiser quelques bateaux à l’AIS même si on ne les voit
pas à l’œil nu, et surement que cette dernière nuit, il ne sera pas question de
dormir. Ce n’est pas grave car l’excitation monte avec cette arrivée qui
s’approche, et qui nous promet de nouvelles découvertes !
20 avril, les façades des
immeubles de la capitale uruguayenne brillent au soleil du petit matin, ça y
est, notre périple atlantique sud s’achève, retour à la terre … On est heureux,
propres, reposés, bien nourris : de quoi avoir envie de remettre ça le
plus tôt possible ???
La ville de Montevideo qui se découvre devant la proue du Corcovado |
Hello, c'est vous qu'avez essayé de m'appeler ? J'entendais juste du vent !!
RépondreSupprimerProfitez bien de la terre et de l'urbanité, c'est quoi la suite du voyage alors ?
Bises, plein de pensées souriantes et amicales
Gaëlle