vendredi 21 décembre 2012

Bahia Hanna Pink - Puerto Eden

15 décembre : Profitant d'une fenêtre météo pas trop pire avant une série de dépressions annoncées, nous levons l'ancre pour la traversée du Golf de Penas. Ce golf est reputé pour être parfois très mauvais, du fait de ses fortes remontées de fond, des grosses houles en provenance du Pacifique et des vents qui peuvent être violents dans ces latitudes …

Il est 6 h du matin et le vent nous est favorable, la houle moins, et c'est les estomacs qui ne sont pas contents: au tour de Diego d'abord de rendre à la mer son petit déj, puis c'est Nina qui essaie d'avaler quelque chose, et ça ne passe pas … Bref, on se met tous en mode pause sauf le capitaine bien sur ! La nuit, notre cap s'améliore par rapport à la houle de sud-ouest, et on marche sans trop être secoués, avec une moyenne de 8 nœuds !
Le 16 à 10h du matin, l'arrivée dans le mouillage de la caleta "Lamento del Indio" est forcément un moment de pur bonheur, et comme tout le monde a les crocs après ce jeun forcé, Diego nous régale d'un bon plat de pates à la carbonara, la vraie (il mélange deux jaunes d'œufs avec beaucoup de parmesan, fromage rapé, crème fraiche et tas de poivre - d'où le nom de carbonara -carbone, ça doit être noir !! - fait revenir à coté petits oignons et lard, et quand les pates sont cuites, il mélange tout cela ensemble, huuuumm …).



Comme on y est bien et que le vent est sensé souffler fort dehors, on reste dans notre petit abri, la poupe du Corcovado collé aux arbres de la rive.

On tente une marche sur les montagnes environnantes : la difficulté est d'atteindre le rocher, au dessus d'une bande de végétation dense qui occupe les premiers 50 m de dénivelé. Ce n'est pas une mince affaire, c'est raide et très serré, avec de nombreux arbustes aux épines pénétrantes !! Mais on s'en sort bientôt, et la ballade sur les hauteurs, des plateaux très découpés, vaut la chandelle.

Leila y débusque de minuscules plantes carnivores rouge sang à la bave gluante, et une mare pleine de têtards. Ecole oblige, voici 6 spécimens emmenés en otage sur le Corcovado, et dans la capuche de la veste de Nina, étanchéité oblige. Des cuisses de grenouilles pour le repas de Noël ??? Pour l'instant, on pense plutôt à ramener Nina entière, qui s'ouvre le crâne dans la descente, glissante et toujours aussi pénétrante ! Heureusement, Leila et son sens de l'observation nous ramène sur le " chemin", les chutes et les glissades aussi, et on réussi à retrouver dinguy et Corcovado.

La descente dans les canaux, relativement à l'abri, peut continuer.
On se faufile vers le Hielo Campo Sur, un immense glacier de plus de 300 km de long, qui débouche en mer en plusieurs endroits. Le bleu de la glace est si foncé parfois, si pur, du jamais vu pour nos yeux émerveillés, et chanceux d'être dans ces endroits, seuls au milieu de cette nature.
En plus, nous sommes le 20 décembre, et c'est dans ce lieu magnifique que nous fêtons les 2 ans de Nina ! Cette fois ci, ça capte dans sa tête, et les bougies sont soufflées sans aide extérieure !



Puis, jouant avec vents et surtout courant de marées qui ont leur importance dans ces chenaux parfois très étroits, on se lève à 2h du mat, pour mettre le cap plein sud direction Puerto Eden.
8h du matin, après 6h de moteur, et quelques frayeurs dans le nuit, nous arrivons au port du Paradis, et on nous rappelle que le 21 décembre, c'est le jour de la fin du monde, alors pour nous, pas d'inquiètude, nous sommes à bon port …

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