Après Farafeni, nous continuons (avec
Leila … décidemment pas encore prête à être mariée) notre
remontée de la rivière : Bombale, Elephant Island, Tendaba,
Deer Island, See horse Island, Kuntaaur…
La mangrove laisse la place aux
palmiers, acacias, baobabs, manguiers, fromagers et bien d’autres
arbres majestueux dont on ne connaît pas les noms, mais qu’on ne
cesse d’admirer ; Les manguiers en bordure de rivière nous
tentent et, honte sur nous, on fait quelques petites razzias !
Mais quand on voit quels dégâts font les singes, on a la conscience
moins lourde : à la nuit tombée, les frondaisons s’agitent,
ça braille, ça aboit, et on aperçoit des bandes de babouins
arrachant aux branches les mangues, pour les jeter à terre après un
ou deux coups de dents ! Au matin, le sol est jonché de fruits,
perdus, gatés ! Dans quelques vergers, un gardien veille, armé
d’une fronde en chanvre et secondé d’un chien galeux … le jour, laissant le champ libre à ces sauvages toute la nuit !
les voleurs volés |
Les baignades laissent un goût moins
salé en bouche … et … nous apercevons notre premier hippo !
On reste à distance et lui aussi, en espérant en voir plus haut
dans le fleuve de moins farouches ;
Comme les problèmes de
batteries-qui-ne-se-rechargent-pas-normalement continuent, on
accélère le
rythme jusqu’à Jujunbureh, « la grosse ville »
sur le fleuve, à 300 km dans les terres. On y retrouve St Jacques,
notre sauveur qui aime à parcourir des km malgré sa voiture
maraboutée – elle le lâche dès qu’il parcourt plus de 30 km-
pour venir nous apporter, avec son pote Guy, après les batteries à Tendaba, des
alternateurs de rechange !
Il a aussi dans ses bagages un colis
arrivé entre-temps pour Gab : un nouveau boitier électronique
pour le frigo neuf que l’on a installé depuis le Cap Vert, mais
qui refuse de faire du froid … Un frigo qui marche, en plein mois
de mai et dans les terres africaines, ce n’est quand même pas du
luxe … et nos trois gaillards sont contents d’avoir une bonne
bière fraîche après avoir passé trois heures dans le moteur !
L’alternateur est
changé, on est sauvé !
On va enfin profiter de la navigation
sur le fleuve. On se trouve de jolis mouillages dans des écrins de
verdure !
Ambiance jungle tropicale, on a les singes en vue, de l’eau tout autour du Corco qui rafraichit, mais la chaleur est dure, et on campe sur le pont, coincés entre haubans, étais, guindeau, pour passer des nuits à la « fraîche ».
Avec l’eau douce, ce sont aussi les moustiques qui sont bien plus nombreux, et ont raison de nos envies de jungle et de nature.
Ainsi, au détour d’un bolon, après avoir pu observer chimpanzés, toute une bande d’hippopotames, et UN crocodile qui se fait chauffer au soleil la bouche ouverte, on décide de redescendre un peu plus rapidement vers la mer …
On est un peu tard dans la saison, et Nina
n’apprécie pas du tout nos escapades dans les villages :
entourée d’un cinquantaine d’enfants qui la collent et qui lui
piaillent des « toubab toubab » dans les oreilles, elle
ne veut plus quitter le bateau ! Pas question de descendre à
terre !
Ces deux semaines nous
laissent quand même plein de belles images en tête, qu’on se
réjouira de reregarder avec une température
de l’air de 20°C, en compagnie de la famille et des copains.
un beau Flou artistique |