Vu que la grève sévit dans les aéroports français à l'aulne des vacances (comme d'habitude, diront certains ...), l'arrivée des parents est retardée de quelques jours, et se fait finalement à Puerto Montt.
On laisse donc notre beau Corcovado amarré au ponton du Yate club, on se dégotte une p'tite voiture, et c'est parti pour une virée dans les régions "de los lagos" et "de los rios" après avoir chargé Guilou et Freddy, celui ci allégé de sa veste, de son porte-feuille et de sa carte de crédit lors de son premier "merluza y papas fritas" dans un boui-boui de Puerto Montt !
On se pose dans un petit "hostal" labyrinthique et pas cher de Puerto Varas, petite ville qui s'étend en bordure du lac Llanquihué, avec en toile de fond, le volcan Osorno.
Quelques photos pour décrire nos journées dans ce coin:
Au bord du lac:
Leila et los abuelitos (les grands-parents) :
Et le volcan Osorno (2660 m), qui domine le paysage avec son cône parfait !
et encore plein d'autres photos ... (voir "le coin photos")
On s’arrête ensuite à Valdivia,
pour quelques nuits sur le Corcovado histoire de flâner un peu en ville :
musées, petits marchés et une sortie en bateau quand même dans la rivière,
les berges se colorant de jaunes et de rouges avec l’arrivée de l’automne.
Le volcan de Villarica (2847 m) depuis Pucon |
Puis on reprend la route,
direction Villarica, encore un village en bordure d’un lac avec un beau volcan
qui rivalise avec celui d’Osorno par sa géométrie parfaite, avec en sus, de nuit, un
halo rouge à son sommet … Celui là ne dort pas vraiment, et on trouve
une multitude de sources chaudes, exploitées bien sur pour le tourisme !
On essaye celles de Los Pozones; c’est pas mal, et on y découvre que les couches bébé
ne sont vraiment pas faites pour servir de maillot de bain ! Une fois dans
l’eau, celle de Nina se gonfle en
quelques secondes, manque de la faire couler car la leste de 5kg supplémentaires, et explose littéralement, une matière blanche et visqueuse
s’échappant de l’enveloppe et se répandant dans le bassin naturel où malheureusement nous sommes loin d'être seuls. Nous qui ne voulions pas nous faire remarquer,
c’est raté !!
Après la farniente, la marche. En route donc pour le parc Huerquehué pour une belle marche avec Gab, Nina et Freddy autour du lac de Tinquilco. Leila et Guilou préfèrent flâner au bord du lac de Chaburga, un peu plus bas.
Le
temps n’est pas franchement au beau, mais on marche et on ne sent pas le froid
qui gagne les mains et les jambes de Nina, qui ne bronche pourtant pas !
On s’étonne quand même de son calme, et à l’arrivée, voulant la faire gambader
un peu, celle ci ne tient plus sur ces cannes … qui sont vraiment
glacées !! Ah les parents inquiets que nous faisons !! On n’est pas
fiers, et ça lui vaut sa première fièvre et son premier suppo !
On quitte les parages du volcan
de Villarica pour se rendre vers celui du Llaima, un peu plus au nord, dans un
fabuleux décor de cendre et de végétation. On loge vers Mellipeuco, chez Martha
et Carlos (www.melilef-mingako.com), deux Mapuches. Les Mapuches, littéralement « Peuple de la terre » sont les communautés aborigènes de la zone centre-sud du Chili et de l'Argentine connues également sous le nom d'Araucans. Ils sont célèbres pour avoir
été les seuls à résister aux conquistadors espagnols.
Le séjour ravit tout le monde:
D’abord, les soirées sont riches en discussions puisque nos deux hôtes parlent
un français impeccable : ils ont passé plus de 20 ans en France, fuyant
Pinochet, les arrestations aléatoires et la torture.
Le coin où ils se sont installés,
entre montagne et rivière, est beau et calme, et leur maison de bois est comme
un coin de nature, avec ses troncs de chêne brut, son poële où chauffe l’eau
pour le café, l’évier installé en plein air, et la jument et son poulain venant
à la porte quémander une pomme.
Leila en profite d’ailleurs pour
se faire des balades à cru, d’abord seule, rejoint rapidement par Nina, puis
par deux autres enfants qui, comme nous, se sont installés ici avec leurs
parents pour quelques jours de vacances.
Si la nature est magnifique,
l’homme n’est pas toujours aussi beau : On apprend que Pinochet est
regretté par pas mal de chiliens, et que le racisme reste fort envers les
Mapuches …
Mais le bossu dans tout
ça ??? Et bien, imaginez la déception pour nous, nous qui découvrons
l’Amérique : qu’est ce qu’on y apprend : que El Corcovado, que l’on
se représentait à l’image du Volcan du même nom, magnifique et fier, n’est en
réalité,qu’un bossu !!! Ca valait bien la peine d’apprendre
l’espagnol...