jeudi 24 janvier 2013

l'été austral ... enfin !


Après ce mois de décembre très très pluvieux, le mois de janvier nous offre de magnifiques journées ensoleillées que Diego aurait bien méritées, mais qui profitent à nos deux équipières !

Pour leurs trois semaines de "vacaciones", on décide de rester aux environs de Puerto Natales; entre le parc du Torres del Paine et les fiords alentours, il y a bien à faire, et on est sur comme ça d'être à bon port pour la date de retour.

Après une nuit agitée à Port Laforêt (le mouillage le moins pire qui fait face au bourg de Puerto Natales) car le Corco dérape et se retrouve, l'ancre pendante, dans le canal, Gab nous concocte un ancrage cyclonique: double ancre et plus de 60 m de chaîne, de quoi laisser le Corco au mouillage l'esprit tranquille, malgré les rafales de vent qui soufflent à près de 100 km/h ...
Direction le parc du Torres de Paine, avec ses tours mythiques qui attirent chaque année des milliers de touristes de tous les continents, et cela malgré le risque de se retrouver dans les nuages et sous la pluie et pour quelques centaines d'euros la nuit !
les tours mythiques et ruisselantes !!

Certains que notre bonne étoile nous assurera des jours de marche inoubliables, on fonce, et c'est la pluie qui nous accueille, à peine sortis du bus ! La randonnée jusqu'au pied des Torres se fait au pas de course car après une demi-heure nous sommes trempées jusqu'aux os, entre la sueur et la pluie, et la température est tellement basse que nous grelotons au moindre arrêt.
Les trois superwomans au pied des Torres ... et on y voit bien le pied
Après ces jours de marche qui nous rappellent notre jeune âge (ahhh, ces vieilles de 40 ans !! et c'est la parisienne qui s'en sort le mieux !!!), retour sur le Corco où le stationnement assis et le confinement a enfin du bon ... on se remet de nos petites entorses, tendinites ... en profitant, assis sur le pont ou à la barre, des paysages grandioses: direction l'estero Montañas, un fiord étroit qui s'étire sur  plus de 50 km de longueur. Certains y ont passé 3 semaines sans voir la cime d'une montagne ... nous, on se régale des glaciers qu'on voit parfois de trop près, des colonies de cormorans, des williwaw qui se déchaînent parfois, et sont très jolis vus d'une petite caleta bien abritée !!
Contente de passer la main question écriture à un oeil tout neuf, je laisse la parole à Béné pour raconter ces moments:
Le Corco mouille à la Caleta Mist, une petite crique entourée de deux glaciers incroyables : au Sud de la Caleta, nous pouvons faire une belle petite rando qui nous amène quasi au bord du glacier, où nous venons perturber la vie d'une centaine de canards. Nina a choisi l'option sieste. Leila a elle décidé de laisser une trace de notre passage : un petit cairn se trouve donc désormais dressé en face du glacier ; que le prochain qui y laissera sa pierre se fasse connaître !

L'après midi, après des calculs savants pour les marées, nous filons dans le dinguy piloté d'une main de maitre par Gab vers le glacier du nord de la caleta. Là, ce sont des centaines de cormorans, dont plein de petits, que nous venons déranger. Nous sommes à quelques mètres du glacier, encore une fois tout seuls ; le spectacle est à couper le souffle....


Après avoir exploré Las Montanas jusqu'au bout, nous filons vers le canal Santa Maria, et en particulier la Caleta Mousse. Encore un mouillage protégé et magnifique, entouré de montagnes, et une nouvelle occasion de rando ... qui nous permet de comprendre le nom de la Caleta : nous marchons le plus souvent sur des matelas de mousses de toutes les couleurs ; certaines "compositions" sont magnifiques ! Cette fois Nina est à fond : hors de question d'aller dans le porte-bébé ! Elle aide sa sœur à ramasser des copihues pour la couronne de la galette qu on avait failli oublier... 
Que dire encore de ces 3 semaines ? On aurait pu etre frustrés de ne pouvoir se faire des ventrées de ces moules géantes - repas des Alakalufes qui en ont laissées des montagnes par endroit -  que nous avons vu partout, mais qui peuvent être toxiques, marée rouge oblige.
Mais non, car le Capitaine est un excellent cuisinier... tout comme Gaëlle qui nous concocte quelques fameuses recettes martiniquaises... Autrement dit, ce furent aussi 3 semaines de haute volée au plan gastronomique.
18 janvier 2013, c'est bientôt le moment de se séparer. Nous profitons une dernière fois d'un ciel extraordinaire.... Nous n'en aurons pas manqué. Je n'avais pas mesuré avant de venir quelle superbe occasion  cela représentait de venir voir Naima, Gabriel et les niñas en Patagonie ; je le mesure ô combien maintenant ! Alors un immense merci à vous pour ces trois semaines véritablement exceptionnelles !

petit shampoing ... ça sent le retour à la civilisation
 Et nous, la famille Corco, on est bien triste de laisser partir nos super-matelotes, qui ont rempli le bateau de rire, de sourire, de longues parties de coinches, les yeux brillants et l'appareil photo en action ! Et qui nous ont aussi bien aidés pour les manœuvres d'amarrages, d'ancrages, et de changement de voile dans cette Patagonie bien mystérieuse et surprenante quant à ses vents, ses marées et ses courants !




Alors, dans l'élan, on met une petite annonce pour embarquer un ou une équipière pour la suite du voyage, et, c'est Kelig, qui navigue habituellement dans les airs, qui devrait nous rejoindre ces prochains jours !

On devrait donc quitter Puerto Natales d'ici fin janvier, direction le canal de Magellan, puis le canal Beagle, et prochain rendez vous avec la civilisation:  Puerto William et Ushuaïa !!

vendredi 4 janvier 2013

Puerto Eden - Puerto Natales



Après Puerto Eden, où nous laissons notre ami Peter, en rade avec des problèmes de moteur, nous continuons notre route vers Puerto Natales. Les journées sont longues et pluvieuses, alors on les passe à naviguer, puisqu’il nous reste encore 300 miles à faire et seulement une petite semaine pour arriver à Puerto Natales à temps pour que Diego puisse prendre son vol, et aussi être au rendez-vous pour l’arrivée de Gaëlle et Béné.

La caleta qui nous abrite le 24 décembre s’appelle « Moonlight shadow », et, pour la première fois depuis début décembre, nous voyons la lune ! D’abord parce que le ciel se découvre enfin et puis que, veillée de Noel oblige, nous nous couchons après le soleil, ce qui est dur ici (enfin, pour des poules comme nous) puisque, jusqu’à 22h30 – 23 h, il fait jour !!


On marque ce grand jour de fête en faisant chauffer des casseroles d’eau (de mer) dès que le bateau est amarré, et les filles ont le droit à un bon bain, pendant que nous préparons apéro et repas de fête : crabe délicieux, poisson en papillote et dessert, le tout arrosé d’un petit rhum …






Le lendemain au réveil, ça brille dans les yeux de Leila et Nina à la vue des cadeaux qui les attendent, mais ça brille aussi pour nous dans le ciel : le SOLEIL, enfin !!! Du coup, on se fait une belle marche sur les hauteurs avec une vue magnifique sur les différents chenaux et montagnes alentours.

Le temps restant au beau, on se fait un beau feu sur le plateau qui domine le coin, avec tous les papiers cadeaux et le bois morts ramassés de ci, de là, et on grille saucisse, patate et maïs !!
Puis, au petit soir, on reprend quand même la route, enfin la mer, et on est de suite accompagné pendant une bonne heure par quatre otaries qui jouent les dauphins à coté de nous : elles sautent et tracent à 8 nœuds, en nous jetant parfois des regards curieux ! Ca nous change des dauphins, et on se régale de les voir évoluer avec tant de facilité et d’agilité ! 



Le 27 décembre, après une magnifique journée à la voile, et quelques 1000 miles depuis Puerto Montt, nous arrivons à Puerto Natales. Le soleil est toujours de la partie et on se fait encore une belle marche, avec le Torres del Paine à l’horizon !
Puis c’est l’heure du départ pour Diego, et on le regrette tous déjà ! Mais on n’a pas le temps de s’attrister car nos deux super nanas arrivent le lendemain, après quelques inquiétudes entre les retards d’avions, les bus pleins et les sms qui ne passent pas toujours …
Le 31 décembre, sous un magnifique ciel bleu, nous levons l’ancre et nous nous enfilons entre des montagnes majestueuses et des glaciers bleus acier pour l’Ultimo Esperanza ! Le panorama est grandiose, et le coucher de soleil illumine les sommets enneigés et les nuages de teintes subtiles, avec des bruits de tonnerre en toile de fond, surement des pans de glaciers qui se fracassent dans les vallées, ou des départs d’avalanches …  ça aurait pu être pire pour fêter la nouvelle année, non ??
D’autant plus que Béné et Gaëlle sont venues les sacs chargés de bonnes choses : foie gras et champagne,  en plus de pleins de cadeaux et des lettres de la famille, et de la bonne musique ! On arrive même à danser dans le carré !!
Alors pour nous l’année commence parfaitement, et on vous la souhaite vraiment aussi bonne !!