mercredi 28 mars 2012

Le Golf du Corcovado .. au pied de la cordillère

26 mars, nous voilà à Valdivia,  ... un peu l'équivalent de Whangarei, mais version chilienne !
On s'installe dans la toute petite marina, le Yate Club. Retour à la civilisation (électricité, douches, eau chaude, gazon et balançoires pour les filles, bistros et internet pour les grands)..., après cette belle virée autour de Chiloë.
Alors, quid des baleines ??? Et bien, on peut dire qu'on en a vues, des jets énormes, mais de loin ... d'abord en allant vers Quellon, et tout excité, on change de cap, et nous faisons route dans leur direction, les yeux rivés sur les flots bouillonnants (nous sommes sur une zone de hauts fonds, avec de forts courants) desquels on espère voir surgir d'une seconde à l'autre un monstre au doux regard ... c'est qu'entre deux respirations, on les perd de vue forcément, et elles tracent !
On voit une queue, un dos ... puis elles sont vraiment loin. Alors, vu que nous sommes sur d'en voir tout plein à Tic Toc, on continue notre route vers Quellon.

Le dos de la baleine !!
Après une petite halte entre barques de pêche et barques de pêche à Quellon, on part, toujours au petit matin, pour la traversée vers Tic Toc. 7 heures de navigation, sous spi, avec la cordillère en toile de fond.
Malgré ce décor peu commun, le petit quotidien continue, notamment les cours du CNED pour Leila, mais, tout le monde sur le pont ... la prof faisant le gué.








Mais on ne verra rien, enfin, pas de chance avec les baleines, pas grand monde non plus avec qui parfaire notre espagnol, puisque les seuls êtres vivants que l'on croise sont les petits pinguoins trouillards, les dauphins joueurs, les cormorans nombreux, les phoques bien enrobés (des lions de mer quoi !) et les moules, qu'on se dépêche de transformer du statut d'être vivant à vulgaire aliment !!
Par contre, on s’en met plein les yeux pour deux petites semaines dans ce coin isolé, qui nous donne un avant goût des canaux de Patagonie qu’on rêve vraiment de faire l’été austral prochain ! et avec le soleil tous les jours !!




 La remontée est tout aussi magnifique .... on se fait poète:
Dans ces latitudes, tout est majestueux, grandiose.
Le ciel, lourd, épais qui se déchire en quelques heures pour offrir un bleu si pur, ou qui se fait collier de brume autour des montagnes ...
Les montagnes, si vertes, ou si noires selon l'humeur du jour, dévoilant parfois des sommets d'un blanc étincelant ... ou coiffées de glacier d'un bleu tendre. Montagnes aux pieds desquelles vient se calmer l'océan. Un jour, à coup de douces caresses, un autre jour, à grand fracas d'écume, qui monte à l'assaut de ses flancs.
Cet océan, c'est sur son ventre que nous allons, tanguant de ci de là, et nous restons timides, face à la puissance de cette houle, telle la respiration d'un fauve aujourd'hui endormi.
La brume alors nous englouti, nous couvre d'un voile de tièdes gouttelettes, et nos yeux tentent de percer ce blanc, dans l'espoir toujours de voir le jet de la baleine.
Le Corcovado avance, ces deux mats nus, dans cet air sans air, et, assis sur son pont, il nous offre la vue sur l'horizon, qu'aucun voile ne couvre à part celui de la brume ... contemplations ...


Depuis Ancud, au nord de Chiloë, on se fait une navigation de 150 miles, un peu plus de 24 h, pour atteindre Valdivia
Première nuit en mer pour Nina, et premier paté ! Faut dire qu’on se fait un peu secouer la première partie de la nuit, avec un petit 10-15 nœuds  en vent arrière et une houle de coté que notre faible vitesse ne parvient pas à fendre  …
Leila et moi accompagnons Nina dans la couchette, les trois en mode mal de mer, et Gab, qui maîtrise maintenant complètement le Corco, gère cette nav sans ses trois légumes de gonzesses !
Mais 150 miles sont vite passés, et nous nous retrouvons au mouillage à l’entrée del Rio Valdivia, admirant le vol de pélicans nombreux dans le coin. Petite marche sur l’ïle Mancera, puis nous remontons la rivière et nous voilà arrivés à Valdivia, petite ville de 150 000 habitants, pleins d’étudiants barbouillés … c’est la rentrée.
Nous attendons mes chers biomanes, qui arrivent le 3 avril, impatients de revoir les filles.

samedi 10 mars 2012

Chiloé


10 Mars 2012
Voilà une dizaine de jours que nous naviguons sur les cotes de l’île de Chiloé. On mouille d’abord à Quemchi, petit village et son « musée » à la mémoire de l’écrivain Francisco Coloane. Petit saut à Ancud en bus retrouver les vilains petits canards … mais ces gars là sont déjà en route pour le nord ! Encore raté !




Puis Mechuque, une petite île de 3 habitants, dont une mamie qui nous réchauffe d’une bonne assiette de soupe.

On continue de descendre : Tenau, Dalcahué, et Quinched, une petite marina sur laquelle on tombe par hasard, et qui nous permet de prendre une bonne douche, et de faire quelques machines … ça fait du bien de sentir un peu le savon !


Tous propres, on remonte jusqu’à Castro, « capitale » de Chiloé, et on s’y ancre pour quelques jours de grand soleil, et nuit de pleine lune !
Les navigations sont belles et douces. On se coule entre les îles, généralement au moteur puisqu’on profite d’une belle période anticyclonique, avec des journées sans pluie. Quoique la pluie et le soleil fassent toujours de beaux mélanges question lumière, et on se plaint de rien.

Ce qu’on fait ici ? Rien !!
On se promène, se ravissant de la douceur et de la gentillesse des gens, testant notre espagnol, tout emprunt d’anglais et parsemé de mots d’italien …
On s’émerveille de la faune, petits pingouins inquiets, gros dauphins noirs et blancs à la nageoire dorsale arrondie, et énormes lions de mer qui nous affolent un peu, nous dans notre petite annexe, qu’un coup de patte rendrait tout de suite moins « inflattable », avec une eau à 10-15°C et une Nina pas encore très résistante pour un bain de mer de ce genre …
Les côtes sont parsemées de fermes aquacoles. Elevages de saumons et moules remplacent aujourd’hui la pêche traditionnelle … et vive le saumon aux antibiotiques !!
Et on se promène dans les villages et petites villes du coin, aux maisons et églises bien colorées, toujours faites de bois et de tôle, entre des murs parfois joliment tagués, le Corcovado mouillant entre les barques de pêches aux coques très colorées

Le Titanic ... qui résiste !

Le compteur est en place !


L'église de Castro ... extérieur tôle et intérieur bois 
Celle de Tenau ... classée au patrimoine mondial


Dans la baie de Dalcahué







A la marina Quimched

On goute aux plats locaux, notamment le Curacho, mélange de fruit de mer et de charcutaille, on boit le pisco sour, un cocktail trash à base de blancs d’œufs, citron, sucre et grappa chilienne.





Et le 10 mars, on lève l'ancre direction Quellon et la traversée du golf du Corcovado, dans l'espoir de voir la baleine bleue.
Avec ses 32 m et 200 tonnes, on espère qu'elle nous prenne sous son aile, tel son petit baleineau.
Départ à l'aube grace à notre petit réveil matin, la Nina. La journée s'annonce magnifique, même si le vent est très faible ! Au moteur encore, nous voilà partis pour une journée en mer.
On s'installe tous sur le pont, avec chaussettes et bonnets car même avec le soleil, les températures restent très fraîches, et c'est le ravissement:
se dresse bientôt devant nous, non pas le jet de la baleine, mais le Corcovado, oui, le volcan, avec sa cime toute enneigée, qui culmine à l'horizon, bien au dessus des autres sommets de la cordillère.
Et on reste là, des heures, les jumelles à portée de main. On croise deux voiliers qui remontent, des français, avec qui on papote un petit coup sur la radio, et nous, on descend sud, seuls au monde, dans ce décor majestueux !















Grace à qui ???? Grace à Gaby !!!



mardi 6 mars 2012

EL CHILI

22 février, c’est les retrouvailles !
Gab qui, tel un horloger chaux-de-fonier, a gagné son pari de traverser le Pacifique sud en 40 jours, nous attend à l’aéroport de Puerto Montt, tout bien lavé et reposé !
La Nina a un peu de mal à comprendre comment son papa a fait pour sortir de l’ordinateur … elle qui ne le voyait depuis 40 jours qu’en photo, puis sur skype les 2 derniers jours … et le voilà en chair et en os qui lui tend les bras …
Impressionnée par ce tour de passe-passe (mais faudra qu’elle s’habitue avec un Gab comme celui-là !) elle se laisse quand même aller dans ses bras rapidement !

On retrouve le Corco aponté dans un petit port de pêcheur, la marina Oxxeane, à quelques kilomètres du centre ville.
On partage quelques jours avec Victor et Lance qui restent à bord le temps de s’organiser pour la suite de leur voyage. Puis Lance part sur l’île de Chiloe, après un dernier regard chargé d’émotion en direction du Corcovado. Victor lui, vole vers la Paz, histoire de profiter de températures plus douces avant son retour en France.

Cette traversée aura été un moment inoubliable, et malgré les moments difficiles, le froid, les tensions entre eux, l’inaction parfois pesante, ils sont tous les deux ravis de cette expérience !
Et leur arrivée à Puerto Montt, accompagnés par une bande de dauphins, de nombreux phoques et même le vol dans grand pélican noir, aura été un moment magnifique !  

Gab est aussi heureux d’avoir fait ce bout de chemin, d'avoir fait voyager ce Corcovado qui marche vraiment bien, et surtout de se retrouver avec son équipe de gonzesses sur ce continent pas forcément facile d’approche, mais si riche par ses paysages et ses populations.



Pour l’instant, on découvre Puerto Montt, petite bourgade assez pauvre mais colorée et bien vivante, aux maisons de tôles et bus chevrotants, surtout dans les montées … et aux milles petites échoppes d’artisans, qui étalent chaussettes, chaussons, chapeaux, et châles de laine bigarrés.

On se délecte de « pévré », un mélange de tomate, concombre, oignon et feuilles de coriandre fraîche, le tout coupé en tout petits dés et assaisonné de jus de citron et tabasco.

Leila découvre les Churros, et teste son espagnol, fière de maîtriser le roulement des RRRRR. 
Elle s’occupe de sa petite sœur comme une petite mère, et les deux continuent à se faire de bonnes parties de rigolade, malgré la pluie qui tombe chaque jour un peu, ou beaucoup !
Et oui, c’est aussi une des caractéristiques de la région, la PLUIE ! Il faut donc faire avec, l’apprécier, et sortir les KWay ! 


Les températures restent cependant agréables, voire chaudes dès que le soleil fait son apparition.



Mais cela ne devrait pas durer, car on s’avance vers l’automne et l’hiver de ce coté de l’hémisphère. Alors on se dépêche de lever l’ancre, cap vers Chiloë, la terre de l'écrivain Fransisco Coloane (à lire !! le sillage de la baleine), où l’on compte bien passer le mois de mars à vadrouiller de villages en villages, d’îles en îles, et profiter des éclaircies pour guetter les baleines bleues qui sillonnent le golf de Corcovado ! Et oui, avec notre  Corcovado, nous sommes très couleur locale, puisqu’on côtoie, outre le golf de Corcovado, également le Volcan et el Rio Corcovado !

Une ptite idée de notre itinéraire pour les premiers jours …