jeudi 31 mai 2012

Copacabana et le lac Titicaca


Après Potosi, on repart, toujours en bus, direction le Lac de Titicaca.
Quelques 10 heures de trajet jusqu’à Oruro, et la Paz, puis encore 4-5 heures pour atteindre notre destination. Nous arrivons à Copacabana à la nuit tombante, au bord de ce lac immense, à 3800 m d’altitude.
Le lieu nous plaît, avec ses ruelles encombrées de marchands de lainages colorés, de gargotes et de cafés, et, dans la matinée du dimanche, nous assistons au baptême des voitures !
Ici, l’église a encore de beaux jours devant elle puisque la foi va jusqu’à faire bénir les voitures. Pendant deux heures, chacun pare capot, pare-choc et pare-brise de guirlandes et de couronnes de fleurs en forme de pirogues, étoiles, ....
Puis, on sabre le champagne (ou la bière pour les moins riches) et, au lieu de le boire pour fêter l'achat, les heureux propriétaires versent le précieux breuvage sur les roues, le moteur, les cardans ... Pour finir, un prêtre vient, un seau d’eau à la main et un petit encensoir, bénir voiture et occupants !!

On en reste légèrement abasourdis d’autant que la file des voitures est longue !! Leila profite de l’occasion pour se faire embaucher par les marchandes de rue pour enfiler des fleurs, et faire de belles guirlandes pendant des heures ! Elle se fait comme copine Suzanna, Sofia, Flora, Geovanna, Antonia …
On retrouve ces charmantes dames aux petits chapeaux melon et jupes pas du tout sexy (les critères de beauté ne doivent pas être exactement les mêmes qu'en Europe, puisque les femmes portent en effet au moins une quinzaine de jupons sous leur jupe à en croire l'effet de largeur !!!) le samedi soir, dans la rue, lors d'un concert couleur locale. Elles nous harponnent, nous servent des bières et des bières le tout en dansant et en chantant .... et Nina finit endormie dans nos bras malgré le boucan, et Leila finit retournée, par le verre de bière qu'elle a aussi ingurgitée !
Belle rencontre aussi avec un couple de zoreilles doté d'une paire de boucles qui plait à Leila: Maya, une jeune fille de son âge et son petit frère Medi ! On passe une belle soirée tous ensemble, Leila change d’hôtel pour aller dormir chez sa copine de voyage, puis les chemins se séparent en espérant se recroiser à La Paz.





On s'embarque pour l'île du soleil, secteur nord, et, si le cadre est magnifique, les habitants et tenanciers ne sont pas tous très avenants: pas de chance pour nous, la mama qui tient l'unique gargote de ce coin de l'île ne veut pas nous servir ... alors, on écourte le séjour, préférant du coup Copacabana et ces 1001 cafés !! 
Le lac près de Copacabana

la plage de Cachabamba sur l'île du soleil
débarquement de chapeaux melons sur l'île du soleil
C'est un peu dommage car l'île du soleil offrait quelques belles marches à pied !! Tant pis, on continuera à se laisser vivre ! On partage la vie des habitants de Copacabana, peu habitués à voir les touristes rester plus de 2-3 jours ... On s’intègre même à une équipe de foot composée de mamas (avec bébé sur le dos) et de jeunes gamins, un moment mémorable !!!
Leila en défenseur avertie


Quelques jours et il est temps de remettre le cap sur La Paz. On retrouve la Brushfamily, ainsi qu'une autre famille également de la Réunion, et c'est les filles qui sont contentes, toutes un peu en manque de copines made in France !!
Le Che à l'entrée de La Paz

Ceci n'est pas la brushfamily
La brushfamily et nous avec La Paz pour décor
Après un week end où l'on assiste à des défilés de fanfares qui se terminent en grandes beuveries à partir de 3h de l'après midi, et des soirées mojito - mojito - mojito, nous voilà à l'aéroport, puis dans l'avion, .... puis de nouveau dans l'aéroport !! Notre avion a un problème, et après 3 h d'attente, on nous emmène à l’hôtel, le vol est annulé !
Si on est tous contents de sortir de cette salle d'attente, Leila saute de joie à la vue des 5 étoiles sculptées dans la façade de l'hotel, et se jette directement dans la baignoire de notre immense chambre ! Une baignoire, elle n'en a pas vue depuis bientôt un an !!!
On devrait donc rentrer, tout propre !! En espérant que les contre-temps s'arrêtent là !!

mercredi 30 mai 2012

Uyuni y Potosi

Après l'acclimatation aux 4000 m, on part donc en virée, direction Uyuni, pour 3 jours de 4x4 au milieu de paysages désertiques et féeriques qui s'étendent au sud de ce petit bourg. Les photos illustrent bien la beauté des lieux, et on oublie les températures largement négatives dès le coucher du soleil, où lorsque le vent souffle.








Le salar d'Uyuni, c'est le plus vaste désert de sel du monde, avec une étendue de sel de 12 500 km², située à 3 658 m d'altitude. Sa formation remonte seulement à 10 000 ans, avec l'asséchement d'un lac préhistorique géant...  à certains endroits, l'épaisseur de sel atteint 120 m !!

Depuis les hauteur de l'île Pescado, hérissée de cactus, et de quelques lamas...


  Le cimetière des trains ...

Après ces fabuleux décors, on trace en bus à Potosi, une grosse et belle ville minière, après un petit déjeuner local : un bon verre de jus de maïs blanc mélangé à du jus de maïs rouge, le tout bien chaud, et accompagné d’une galette frite de 20 cm de large !
La route défile dans les montagnes, et on sent qu’on dépasse largement les 4000 m d’altitude, il fait froid, mais le soleil brille toujours dans un ciel bleu et pur. On croise des petits hameaux aux toits de chaume, murs de pierres sèches et on se sent vraiment dans une autre époque, lointaine … ça donne envie de se perdre dans ce monde.
Leila visite la mine avec Gabriel, et en revient des cailloux dorés, argentés, bleu turquoize, et jaune toxique plein les poches !! 


Prochaine étape : Titicaca !

lundi 14 mai 2012

Viva Bolivia !


Pour notre dernière journée à Valdivia, le soleil brille, et on se demande si c’est bien la pluie, le brouillard et le froid que l’on fuit !!
Enfin, c’est bien agréable et bien pratique puisque cela nous permet de sécher les voiles et la capote avant de les entreposer dans le bateau.
La nuit en bus jusqu’à Santiago, capitale du Chili, se fait sans trop de pleurs, et on a la chance d’être accueillis, avec nos 80 kilos de bagages –sans compter Nina- par Cristian et ses parents qui nous gardent même pour la nuit.
Petite balade dans les rues de Santiago, où l’on se retrouve dans certains passages du livre de Sepulveda  « l’ombre de ce que nous avons été ». Passage obligatoire devant le palais de la Moneda, où Salvador Allende, après 5 petites années de pouvoir, trouva la mort lors du coup d’état du 11 septembre 1973, et fut remplacé par Pinoshit, pour plus de 20 ans de dictature, de torture, de disparitions  …
Et fin de la visite en passant par la maison de Pablo Neruda, la « Chascona », l’échevelée, construite en l’hommage à sa dernière femme d’abord amante cachée … Maison qui elle aussi fut frappée par la bêtise et la bestialité de la dictature : livres brulés, maison inondée …  Elle reste cependant, comme celle de Valparaiso, un lieu plein de vie, qui respire la générosité et le désir de partager du poète chilien, malgré un égo bien présent!

LA PAZ - WELCOME
Puis on quitte le Chili pour la Paz, Bolivie ! On atterrit à 4200 m, un peu étourdis ; enfin, les vieux, car Leila ne ressent rien, et Nina, qui ne s’exprime encore que par des tataaaahhh, aahh et  euhhh, semble, elle aussi en pleine forme.
La tête nous tourne encore plus à la vue de cette ville fantastique, qui s’étale, immense, telle une arène dont les gradins s’échelonnent, couverts de maisons de brique rouge, sur près de 1000 m de dénivelé, avec au centre, quelques immeubles qui se battent en duel.
Il nous faut bien deux jours et deux nuits pour que passe le « mal des montagnes » : de bonnes migraines qui nous tiennent réveillés la nuit, et des espèces d’étourdissements dans les côtes, la journée, alors qu’on se perd dans les ruelles en forte pente. La ville nous touche, avec sa magie géographique, sa population si colorée, et ça vit, ça pête même !! On est en pleine révolte de la population, à propos des salaires trop bas, mais aussi à propos de répression contre des indiens … les manifestations sont partout dans La Paz, et si les gens défilent dans le calme, les pétards et la dynamite mettent quand même une ambiance moins calme voire un peu angoissante avec les cordons de policiers armés de boucliers transparents et armés genre CRS …



Mais ça n’a l’air de gêner personne parmi les passants nombreux alors, on se régale de jus de fruits pressés en direct, pour 30 ct d’euros ! Et oui, la vie est aussi bien meilleure marché qu’au Chili, ce qui ne gâche rien au plaisir du voyage …
On visite la vallée de la Lune aux environs de la ville, puis, l'acclimatation à l'altitude passée, on se concocte un petit programme sympa pour les trois prochaines semaines: Uyuni, à quelques 600 km au sud de la Paz, puis à l'opposé, le lac Titicaca.
Leila dans la (vallée de la) lune

lundi 7 mai 2012

Vamos a la Paz,ô, ô ô, ô ô

Après les jours passés entre lacs et volcans, nous traçons en bus vers Valparaiso.
Nous arpentons cette belle ville colorée et déglinguée, entre ciel, terre et mer.  La version de Pablo Neruda est plus enlevée bien sur, et motive pour faire des progrès en espagnol. Pour ceux qui maîtrisent la langue, ou sont prêts à se laisser bercer par la musicalité des mots, voici, dans le texte, son Oda a Valparaiso ...
et en français, ça donne:

« Valparaiso,
Comme tu es inconséquente…
…tu n’as pas peigné tes cheveux…
…tu n’as jamais le temps de t’habiller…
…tu t’es toujours laissée surprendre par la vie… »





On se régale à marcher dans ces ruelles en pente, zieutant à chaque angle, de nouvelles fresques, de nouvelles maisons aux architectures des plus diverses, aux façades toujours enguirlandées de dizaines de fils électriques ...
Entre les petites galeries et le centre carcéral reconvertit en musée d'art contemporain, on y découvre aussi deux artistes Eduardo Mena et Salvador Amenabar qui répandent aussi leur peinture sur d'autres supports que les murs de Valparaiso : des toiles et des cailloux.
La visite de la maison de Pablo Neruda, "la Sebastiana" est aussi un beau moment: avec ses multiples étages et recoins aux milles objets, elle parle comme on ouvrirait un trésor ancien, un livre d'histoires de vie et de partage ...
Et puis d'autres petits plaisirs, comme déguster un "pastel de jaiba" petit gratin de crabe, ou de "choclo" le maïs, dans les petits restaurants du port ou du marché central !
Le musée dans l'ex-centre carcéral

Les cailloux de Eduardo Mena





quand d'autres pioncent !


Ouaih, ça grimpe sec !

en tout cas, ça creuse !

Bref, encore du bon temps !
Puis c'est l'heure de reprendre la route pour les parents qui s'envolent vers la France, et nous, on se cale dans un bus, et en une nuit, nous voici de retour à Valdivia, dans les bras de Gab, sur notre bossu (Le Corcovado, allez, on suit hein !!).
La température a bien chuté, et tous les matins, enfin jusqu'en milieu d'après midis, nous voilà enveloppés dans une épaisse brume !
Alors, sur un coup de tête, on s'offre un aller-retour pour La Paz, Bolivie ... envie de quitter cette rivière humide et froide, envie de se tenir bien droit et de marcher, la tête dans le ciel (la ville est entre 3200 et 4000 m d'altitude) !
Juste une petite semaine pour faire les bagages, ranger le bateau, nettoyer à fond et le préparer pour 6 longs mois de solitude ... avec pour nous, 6 mois de retrouvailles avec famille, amis et nouvelle patrie ?? après Sarkoland, c'est la Hollande !!  Mais ne parlons pas politique, quoique les idées du capitaine, concernant cette alternance de présidents choisis toujours à 50-50, mériteraient bien d'être développées: des dynamiques remises en cause à chaque nouveau mandat, des guéguerres à la "c'est pas moi, c'est lui ..." au moins la moitié de la population, dans un pays démocratique, qui se déresponsabilise de son gouvernement .... pourquoi ne pas changer le système, en finir avec des présidents aux pouvoirs bien trop importants pour être laissés à une seule petite personne ... et mettre en place un gouvernement de type collégial, où siègeraient les représentants de chaque parti dotés chacun d'une force égale au nombre d'électeur qu'il a derrière lui ??
On se réjouit déjà de pouvoir bientôt en discuter autour d'un verre (ou d'un steak pour les sportifs), et bien sur, de sujets plus légers !